Les deux Quatuors pour piano et cordes de Mozart ont séduit des concertistes qui justement, avec des trios tirés de quatuors constitués, les ont joués comme des concertos de chambre, et même des chefs d’orchestre revenant expressivement au piano pour eux, George Szell et André Previn en sont les meilleurs exemples.
J’aurais pu croire que le piano si distingué de Finghin Collins dont les albums Schumann m’avaient tant plu, s’entourant de ses amis, n’y serait point le soliste. Il ne l’est pas en fait, mais le caractère si fort de ses partenaires le place non pas parmi eux, mais devant eux, maître d’une dramaturgie qui justement fait jaillir ces deux opus à l’espressivo si sollicité hors des limites du salon.
C’est le Mozart le plus lyrique que Finghin Collins fait chanter de son dolce où sonne une touche pathétique dès l’Allegro du Quatuor en sol mineur, et comme ses trois amis l’entendent, chantant comme lui, mais pas derrière lui en terme de présence sonore, d’inspiration.
À eux quatre, ils ne font pas du tout un quatuor, davantaage une symphonie concertante, sombre et « Sturm und Drang » tout au long du sol mineur, puis grand ton, grand soleil, plein air joueur dans le Quatuor en mi bémol majeur, qui se donne ici des allures de sérénade, si bien que les deux opus se contrastent pour former le visage de Mozart, ce Janus musical.
Prise de son magnifique pour un disque parfait.
LE DISQUE DU JOUR
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Quatuor avec piano No. 1 en sol mineur, K. 478
Quatuor avec piano No. 2 en mi bémol majeur, K. 493
Finghin Collins, piano
Rosanne Philippens, violon
Máté Szűcs, alto
István Várdai, violoncelle
Un album du label Claves Records 50-3002
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Photo à la une : © Claves Records