Le sentiment de la danse

Des Suites à danser ? Les dernières décennies auront accueilli des interprétations toujours plus prestissimes des quatre Ouvertures depuis que William Malloch et ses Bostoniens les auront fait giguer dans des tempos fous, rebattant les cartes.

Rinaldo Alessandrini ne néglige pas les fantaisies de la danse, ses tempos sont soutenus, mais aussi tenus : écoutez la Deuxième Suite, ses cambrures, ses phrasés, son jeu où le traverso virevolte mais chante aussi. La clarté absolue du jeu d’ensemble fait rayonner les polyphonies, créant des perspectives dans le mouvement même que les tempos extrêmes figeaient dans une rectitude asphyxiante, ici la danse est à la fois pantomime et divertissement, elle dit et entraîne.

Tout au long des quatre Ouvertures, je redécouvre la profusion de ces musiques, leurs références françaises leur donnant une sorte de nostalgie dans l’allégresse même que John Eliot Gardiner fut un peu le seul à y trouver, c’était voici bien longtemps pour Erato.

Belle idée d’avoir adjoint la belle Ouverture en sol majeur de Johann Ludwig Bach, si lullyste, mais aussi l’Ouverture en ré mineur de Johann Bernhard, que j’aime tant, regrettant pourtant qu’Alessandrini en reste aux seules cordes, lui refusant les hautbois, les flûtes que son esprit si français appelle.

LE DISQUE DU JOUR


Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Suite pour orchestre No. 3 en ré majeur, BWV 1068
Suite pour orchestre No. 1 en ut majeur, BWV 1066
Suite pour orchestre No. 4 en ré majeur, BWV 1069
Suite pour orchestre No. 2 en si mineur, BWV 1067
Johann Bernhard Bach (1676-1749)
Ouverture-Suite en mi mineur
Johann Ludwig Bach (1677-1731)
Ouverture en sol majeur

Concerto Italiano
Rinaldo Alessandrini, direction

Un album de 2 CD du label Naive Classique OP30578
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Photo à la une : le claveciniste Rinaldo Alessandrini – Photo : © DR