Onze Mazurkas. J’ai envie d’écrire « seulement » ? Parlons tout de suite de ce qui fâche : le disque se conclut par une Troisième Sonate assez admirable de ligne, de tension, de construction, réglée sur le modèle classique laissé par Lipatti, mais dont le Finale s’effondre, Lukas Geniušas lui refusant les fusées, l’élan que lui donnait le pianiste roumain.
Dommage d’abord pour la Sonate elle-même, ensuite parce que son voyage si savant, si subtil, dans les cahiers des Mazurkas aurait pu se prolonger sur tout un disque comme le fit pour le même label avec tant de poésie Iddo Bar-Shaï.
Passons, vous goûterez les trois premiers mouvements de la Sonate, et omettrez le Finale, mais je crois bien que vous ne finirez pas sitôt d’herboriser d’une mazurka l’autre. Le fantôme de valse qu’égrène dans une nuit de petite lune l’Opus 68 No. 2, l’élan avec éperons de la si majeur, la ritournelle populaire de la ré majeur, le regret sans rémission de la sol dièse mineur ont trouvé dans ce piano épicé, coloré, plein d’imagination un médium idéal. Vite, les autres !
LE DISQUE DU JOUR
Frédéric Chopin (1810-1849)
Mazurka en mi majeur, Op. 6 No. 3
Mazurka en fa mineur, Op. 7 No. 3
Mazurka en si bémol majeur, Op. 17 No. 1
Mazurka en sol dièse mineur, Op. 30 No. 4
Mazurka en sol dièse mineur, Op. 33 No. 1
Mazurka en ré majeur, Op. 33 No. 2
Mazurka en ut majeur, Op. 33 No. 3
3 Mazurkas, Op. 63
Mazurka en la mineur, Op. 68 No. 2
Sonate No. 3 en si mineur, Op. 58
Lukas Geniušas, piano
Un album du label Mirare MIR508
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Photo à la une : le pianiste Lukas Geniušas – Photo : © DR