Un volume tous les deux ans ? Si c’est une intégrale, ce que j’espère, elle va piano. Le premier volume, piochant dans les concertos ultimes (No. 25 et No. 26) m’avait poursuivi longtemps par sa poésie sereine, ses phrasés inventifs, ses attentions, le nouveau me replonge dans ce paradis de belcanto où Francesco Piemontesi tisse son clavier dans l’orchestre de sérénade des Ecossais.
Le 19e déploie son solaire fa majeur dans une musique de chambre enjouée, qui se suspend parfois lorsque le piano reprend son petit motif interrogatif dans l’Allegro. Cette légèreté heureuse, emplie d’un fin soleil, je ne l’avais plus trouvé ici depuis Murray Perahia, c’est dire !
Et le 27e ? Il est si méprisé, on le prend pour un recul après les élans des précédents, quelle erreur ! Francesco Piemontesi sait bien que Mozart y est absolument libre, renouant avec une veine lyrique où passe comme une nostalgie qui sourirait. Concerto sur la corde, concerto des équilibres instables qui veut un piano tout en lumière pour mieux faire surgir les ombres, on l’a ici, tout chante dans des respirations poétiques, l’orchestre lui-même fait une sérénade un rien nocturne, et l’émotion vous gagne.
Il faudra vraiment encore attendre deux années avant que ce magnifique attelage revienne peindre les paysages d’autres Köchel ?
LE DISQUE DU JOUR
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano et orchestre No. 19 en fa majeur, K. 459
Rondo pour piano et orchestre en la majeur, K. 386 (cadence & points d’orgue : Piemontesi)
Concerto pour piano et orchestre No. 27 en si bémol majeur, K. 595
Francesco Piemontesi, piano
Scottish Chamber Orchestra
Andrew Manze, direction
Un album du label Linn Records CKD 622
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Photo à la une : le pianiste Francesco Piemontesi – Photo : © Mark Henley / Panos Pictures