La Symphonie des Adieux

Bernard Haitink entretint une relation privilégiée avec les Wiener Philharmoniker, gravant pour son label Philips dans les années 1980 quelques Symphonies de Bruckner qui marquèrent les esprits.

Faisant ses adieux au Festival de Salzbourg à l’été 2019, il retrouve leur diapason élevé pour la plus lumineuse des symphonies du Ménestrel de Dieu. Quelle lumière pour les élévations parsifaliennes de l’Allegro, quelle simplicité dans les phrasés, quelle évidence partout. Les tempos ne traînent pas, Bernard Haitink est resté indifférent à cet alentissement qui guette les chefs parvenus au grand âge, le tactus naturel de l’œuvre le guide, il respire avec elle.

Etreignant l’Adagio, pris dans une seule ligne, à des allures d’océan, cordes immenses, quel vaisseau de sons lui offrent les Wiener Philharmoniker, et quelle plénitude légère dans les deux mouvements vifs, Haitink semble les suivre, un sourire esquissé par instants, la musique s’imposant d’évidence. Magie.

L’admirable Quatrième Concerto de BeethovenEmanuel Ax fait assaut de style s’écoute et se voit avec un plaisir extrême, mais c’est cette Septième de Bruckner hors du temps, fluide, mystérieuse et pourtant révélée, qui vous subjuguera.

LE DISQUE DU JOUR

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour piano et orchestre No. 4 en sol majeur, Op. 58
Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie No. 7 en mi majeur, WAB 107

Emanuel Ax, piano
Wiener Philharmoniker
Bernard Haitink, direction
Enregistré à Salzbourg en 2019

Un DVD du label C Major Entertainment 802208
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Photo à la une : le chef d’orchestre Bernard Haitink – Photo : © Todd Rosenberg