Une folie la Neuvième de Beethoven ! C’est ainsi que l’entend Manfred Honeck, il libère dans un geste orgiaque cet orchestre ivre, ces rythmes effrénés, fait éclater les audaces harmoniques que tant auront lissées.
Adieu métaphysique, à tout prendre son Beethoven tourne le dos à celui de ses glorieux ainées, Wilhelm Furtwängler, Hermann Abendroth, et plus encore au legato d’Herbert von Karajan, il préfère à la ligne l’explosion, au creusement le tourbillon : s’il devait convoquer ici un père spirituel, ce serait plutôt Arturo Toscanini avec lequel il partage les accents rapaces, les tempos fulgurants, et même cette manière sonore sèche, précise, qui fait les lignes plus cursives encore, les polyphonies incendiaires.
Une apothéose de la danse, un flamboiement de timbres, une ivresse surtout que la grande divagation de l’Adagio, pris andante, n’apaise pas, conduisant à un Finale cosmique. Ah !, il aura fallu que l’année Beethoven passe pour qu’un tel disque advienne ! Précipitez-vous !
LE DISQUE DU JOUR
Ludwig van Beethoven
(1770-1827)
Symphonie No. 9 en ré mineur, Op. 125 « Chorale »
Christina Landshamer, soprano
Jennifer Johnson Cano, mezzo-soprano
Werner Güra, ténor
Shenyang, basse
Mendelssohn Choir of Pittsburgh
Pittsburgh Symphony Orchestra
Manfred Honeck, direction
Un album du label Reference Recordings FR741SACD
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Photo à la une : le chef d’orchestre Manfred Honeck – Photo : © DR