Mazette, Christoph Koncz, premier violon des Wiener Philharmoniker, est tombé amoureux du violon que Mozart joua lors de son temps de directeur musical de la Hofkapelle de Salzbourg. L’instrument, passé de main en main après que Nannerl, la sœur de Wolfgang, l’avait vendu en 1820, dormait depuis 1955 dans la collection de Fondation du Mozarteum. Incroyable qu’aucun violoniste du mouvement de l’interprétation historiquement informée n’ait songé à le faire revivre en le jouant.
Ce violon est singulier, un vrai violon du baroque tardif, au son modeste, mais aux sonorités pleines de caractère, avec un aigu d’une douceur, d’une lumière qui suffit à expliquer l’engouement de Mozart, qui écrivit alors – avec un plaisir évident – cinq Concertos pour le registre haut, et jusqu’à la chanterelle, de ce qui fut à égalité avec le pianoforte, son premier instrument. Christoph Koncz s’en régale, n’hésitant pas à orner, infusant une vocalité de soprano à un discours aussi tendre que brillant.
L’entreprise est de bout en bout passionnante, avec l’apport attentif et stylé des Musiciens du Louvre qui mettent à leur partie un imaginaire lyrique, des couleurs de sérénade, et savourent la turquerie du Finale du 5e Concerto.
Et si demain, avec un beau pianofortiste, Christoph Koncz s’attelait à faire chanter le violon de Wolfgang dans ls Sonates ?
LE DISQUE DU JOUR
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour violon No. 1
en si bémol majeur, KV 207
Concerto pour violon No. 2
en ré majeur, KV 211
Concerto pour violon No. 3 en sol majeur, KV 216
« Strassburg »
Concerto pour violon No. 4 en ré majeur, KV 216
Concerto pour violon No. 5 en la majeur, K. 219 « Turc »
Christoph Koncz, violon, direction
Les Musiciens du Louvre
Un album de 2 CD du label Sony Classical 19439770872
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Photo à la une : le violoniste Christoph Koncz – Photo : © Susanne Diesner