Au Southbank Centre, le 8 avril 2017, jauge du Festival Hall oblige, Vladimir Jurowski était loin de réunir les fameux mille, ce qui d’ailleurs ne se produit quasi jamais.
L’effet de masse, même dans le Veni Creator, n’est ni son souci ni son objet. Partout, il veut des lignes saillantes, des polyphonies claires, élevant la cathédrale (et quelle rosace dans la coda de la première partie, c’est un cosmos de planètes sonores) et narrant le récit errant de la scène finale du Second Faust avec des subitistes de conduite, des irisations de timbres, une poésie mystérieuse rarement entendue depuis Sinopoli.
Bémol, les solistes. Pas les plus belles voix du moment, même Barry Banks n’est pas ses meilleurs jours, mais tout de même, la Pénitente d’Anne Schwanewilms avec son timbre si singulier, la Marie d’Egypte de Patricia Bardon, où passe le souvenir de celle de Fassbaender, le Pater Profundus de Matthew Rose s’écouteront avec admiration.
L’intérêt du concert est ailleurs, dans le sens inné du tactus mahlérien possédé par Vladimir Jurowski, vertu essentielle qui nous avait valu voici peu une des plus attachantes Quatrième Symphonie de la discographie récente.
LE DISQUE DU JOUR
Gustav Mahler
(1860-1911)
Symphonie No. 8 « Symphonie des Mille »
Judith Horwath, soprano (Magna Peccatrix)
Anne Schwanewilms, soprano (Una poenitentium)
Sofia Fomina, soprano
(Mater Gloriosa)
Michaela Selinger, mezzo-soprano (Muller Samaritana)
Patricia Bardon, mezzo-soprano (Maria Aegyptiaca)
Barry Banks, ténor (Doctor Marianus)
Stephen Gadd, baryton (Pater Ecstaticus)
Matthew Rose, basse (Pater Profundus)
London Philharmonic Choir
London Symphony Chorus
Choir of Clare College, Cambridge
Tiffin Boys’ Choir
London Philharmonic Orchestra
Vladimir Jurowski, direction
Un album du label LPO Live 0121
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Photo à la une : le chef d’orchestre Vladimir Jurowski – Photo : © DR