La sombre rive

C’est vers le Schubert le plus sombre que nous entraîne le baryton abyssal de Samuel Hasselhorn, un voyage aussi, de l’encore un peu d’espoir de Glaube, Hoffnung und Liebe au renoncement de l’Abschied von der Erde.

L’itinéraire est clairement établi, la part belle est faite d’abord aux Lieder narratifs qui se souviennent des ballades de Loewe et les condensent, le point de bascule étant un Erlkönig terrible, ligne droite vers la mort que l’incroyable Joseph Middleton conduit d’un trait. Bien plus qu’un accompagnateur, écoutez-le trouver dans la musique même le silence pour un saisissant Am Tage aller Seelen.

Sommet de l’album, Der Zwerg, terrifiant de noirceur, où là encore le pianiste est à armes égales avec son chanteur.

Disque sans concession, qui affirme la stature d’un tout grand liedersänger enfin justement apparié.

LE DISQUE DU JOUR

Glaube, Hoffnung, Liebe

Franz Schubert (1797-1828)
Glaube, Hoffnung und Liebe, D. 955
Sehnsucht, D. 636
An den Mond in einer Herbstnacht, D. 614
Lied eines Schiffers an die Dioskuren, D. 360
Totengräbers Heimwehe,
D. 842

Der blinde Knabe, D. 833b
Erlkönig, D. 328
Litanei auf das Fest Allerseelen, D. 343
Rastlose Liebe, D. 138
Der Zwerg, D. 771
Des Fischers Liebesglück, D. 933
Auf dem Wasser zu singen, D. 774
Nacht und Träume, D. 827
Abschied, D. 475
Abschied von der Erde, D. 829

Samuel Hasselhorn, baryton
Jospeh Middleton, piano

Un album du label harmonia mundi HMM902689
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Photo à la une : le baryton Samuel Hasselhorn – Photo : © DR