Des doigts, il en faut pour la Valse de « Faust » où Liszt invite un barnum, que Mariam Batsashvili se garde bien de transformer en orphéon, tenant tout dans le rythme avant de distiller une poésie juste soufrée comme il le faut au long de l’épisode central.
Si les mains volent sur le clavier, elles timbrent tout, et chantent : merveilleuse Valse de Chopin, Op. 18 de Franck revu par Harold Bauer qui évoque l’orgue à travers le piano tout en transparence de gris colorés assez magiques, Mort d’Isolde mystérieuse, aux pianissimos mystiques, et un bouquet de lieder sans voix habillés par Liszt qui disent assez qu’au-delà de la virtuose une musicienne inspirée veille.
Sommet de l’album, les nostalgies et l’orage que brode Thalberg sur La Somnambula de Bellini où aucun effort ne parait, mais simplement l’essence du drame, enclos dans un piano somptueux qui aurait mérité une prise de son plus élégante.
LE DISQUE DU JOUR
César Franck (1822-1890)
Prélude, Fugue et Variation, Op. 18, CFF 30B (version Harold Bauer)
Sigismond Thalberg (1812-1871)
Grand Caprice sur des motifs de « La Somnambula » de Vincenzo Bellini, Op. 46
Franz Liszt (1811-1886)
Isoldens Liebestod, S. 447 (d’après Richard Wagner)
Die Loreley, S. 532
Lieder aus Franz Schubert’s « Schwanengesang », S. 560
(2 extraits : VII. Ständchen ; III. Aufenthalt)
Valse de l’opéra « Faust » de Charles Gounod, S. 407
3 Caprices-Valses, S. 214 (extrait : I. Valse de bravoure)
Frédéric Chopin (1810-1849)
Valse No. 5 en la bémol majeur, Op. 42
Franz Schubert (1797-1828)
Valse en sol bémol majeur, D. Anh. I/14 « Kupelwieser Walzer »
(arr. Richard Strauss)
Mariam Batsashvili, piano
Un album du label Warner Classics 0190296290619
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Photo à la une : la pianiste Mariam Batsashvili – Photo : © 2018 Attila Kleb/Warner Classics