Pour les deux cahiers de Liebeslieder, élixirs de valses pour les voix, la messe semblait dite : les équipes de liedersänger y avaient supplanté, du moins au disque, les sociétés chorales auxquelles Johannes Brahms les destinait, autant qu’aux gosiers de ses amis chanteurs.
Quel plaisir de les entendre à nouveau emportés par un chœur nombreux, ajoutant des couleurs, des dynamiques, un élan débarrassé des afféteries que les solistes y mettent souvent, Justin Doyle, le nouveau patron du RIAS Kammerchor, réglant tout dans une lumière subtile, sur les balancements de deux pianistes qui pimentent le disque d’une pincée de Danses hongroises, ajoutant des respirations supplémentaires à un disque de pur plaisir que j’espérais depuis longtemps.
À mesure que l’Opus 52 se déroule, une poésie plus nostalgique s’installe, l’élan ténébreux, les contrastes plus marqués de l’Opus 65 n’en seront que plus surprenants, élargissant la palette expressive, partition majeure de cette terra encore incognita qu’est l’œuvre chorale de Brahms.
LE DISQUE DU JOUR
Johannes Brahms
(1833-1897)
Liebeslieder-Walzer, Op. 52
Neue Liebeslieder, Op. 65
Danses hongroises, WoO 1 (extraits : No. 7 en la majeur ; No. 20 en mi mineur ; No. 4 en fa mineur ; No. 14 en ré mineur ; No. 9 en mi mineur)
RIAS Kammmerchor
Justin Doyle, direction
Angela Gassenhuber, piano
Philip Mayers, piano
Un album du label harmonia mundi HMM902616
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Photo à la une : le chef de chœur Justin Doyle – Photo : © DR