Virtuose célébré, Carl Friedrich Abel fut bien plus qu’un simple maître de son instrument : compositeur de première force, auteur d’un corpus, sonates, quatuors, arias, concertos, qui reste à découvrir.

Celui qui fut sacré comme le dernier gambiste virtuose aura évidemment écrit d’abondance pour la basse de viole, mais le classicisme solaire de son écriture y invite le violoncelle sans encombre. Bruno Delepelaire, jeune violoncelliste français dont, je crois bien, voici le premier disque, en régale son somptueux Goffriller, chantant les mélodies si généreuses dans la parure éclatante des Berliner Barock Solisten.

Les deux concertos sont quelque peu connus, mais trouvent ici cet élan, ces charmes qui les mettent au niveau de ceux de Haydn, rien moins, et devraient leur valoir une popularité égale. Delepelaire y ajoute, rejoint par le hautbois de Christoph Hartmann et le violon de Kristof Polonek deux Symphonies concertantes pleines d’inventions, qui rivalisent avec les modèles laissés par Pleyel.

Disque splendide (et splendidement enregistré), qui invite à suivre de près les prochains sillons de ce violoncelliste aussi brillant qu’inspiré.

LE DISQUE DU JOUR

Carl Friedrich Abel
(1723-1787)
Concerto pour violoncelle et orchestre en ut majeur,
WKO 60
Symphonie concertante à plusieurs instruments obligés en si bémol majeur, WKO 42
Sinfonia concertante en ré majeur, WKO 43
Concerto pour violoncelle et orchestre en si bémol majeur, WKO 52

Bruno Delepelaire, violoncelle
Christoph Hartmann, hautbois
Berliner Barock Solisten
Krzysztof Polonek, violon, direction

Un album du label hänssler Classic HC22022
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Photo à la une : le violoncelliste Bruno Delepelaire – Photo : © DR