« Mort de la guerre, et non à la guerre », voici comment Danielle Ribouillault, dans son beau texte, résume le destin tragique d’Adolphe Biarent disparu en 1916 des suites d’une hémorragie cérébrale dans sa quarante-cinquième année.
Un catalogue trop mince laisse surgir le roc qu’est cette Sonate, parmi celles adoubant la forme cyclique de l’ami César Franck certainement la plus saisissante par la puissance de ses thèmes, l’ampleur symphonique de son discours, le ton halluciné de nombre de ses pages, dont un Final soufflant jusque dans sa coda élégiaque où le temps se suspend sur la chanterelle du violoncelle.
Evidemment, c’est un orchestre que déploie Etsuko Hirose pour entourer l’immense violoncelle de Guillaume Martigné, immergeant sa grande caisse dans cette œuvre saisissante. Commencez l’audition du disque par elle. Après, la Sonate de Franck, même jouée avec tant d’art, risque de vous paraître en retrait. C’est que l’œuvre d’Adolphe Biarent est une telle révélation !
LE DISQUE DU JOUR
Adolphe Biarent (1871-1916)
Sonate pour violoncelle et piano en fa dièse mineur
César Franck (1822-1890)
Sonate pour violon et piano en la majeur, CFF 123 (version pour violoncelle)
Guillaume Martigné, violoncelle
Etsuko Hirose, piano
Un album du label Melism MLS-CD-036
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Photo à la une : © DR