L’avenir

Philologique ? Libre surtout. Le somptueux Tangentenflügel au jeu de luth envoûtant que joue Martin Helmchen n’aurait pas pu être touché par Bach, sorti des ateliers de deux facteurs allemands quarante ans après sa mort, mais sera l’instrument à clavier favori de Carl Philipp Emanuel.

L’univers du père incarné dans l’instrument du fils prend des accents visionnaires, soudain si Sturm un Drang, absous des perfections mathématiques que le clavecin poétisait et que le Steinway moderne amplifiait.

Dans la nature même du Tangentenflügel s’entend l’écho de l’intimité du clavicorde, une palette de violon, de hautbois, de flûte, de théorbe s’y ajoute, la poésie et la peinture réunies dans un éden sonore dont Martin Helmchen se régale en ornements, en diminutions, tout un vocabulaire du sensible dont il expurge le bavardage pour exalter l’émotion.

Album troublant, qui rappelle que ce pianiste est accessoirement pianiste, mais d’abord poète, un Orphée enfin ayant trouvé son luth pour aborder à d’autres rivages que ceux du Romantisme, quoi que…

LE DISQUE DU JOUR

Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Les 6 Partitas, BWV 825-830 (Intégrale)

Martin Helmchen, clavier (Tangentenflügel Späthe & Schmahl, 1790)

Un album du label Alpha Classics 994
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Photo à la une : le pianiste Martin Helmchen – Photo : © Giorgia Bertazzi