Surprise ! Jiří Bárta ose de sa grande caisse une stupéfiante adaptation de la Sonate pour violon. La plaçant au début de son album, il augmente considérablement la portée de ce que Leoš Janáček aura écrit pour son instrument, qu’il avait d’abord voué aux contes et aux lieder, archet de pure narration que la Sonate transforme en personnage.

Coup de génie, sans un faux pli la Sonate tombe dans ses cordes, rugit et explose sous son archet, magie de la transmutation à laquelle le piano océanique de Terezie Fialová – comme j’aimerai d’elle tout le clavier de Janáček tant elle en parle la langue – ajoute une sorte d’immensité.

Pohádka ne sera pas moins réussi, revenant à de pures tendresses, un imaginaire de forêts et de feux de cheminées, la Dumka et la Romance, prises aussi au violon (cela est plus couru), transformées en poèmes lyriques, l’Adagio retiré de Pohádka remis en poème, le presque-rien du Presto soudain beau comme un furiant.

Quel disque ! Magnifique texte de Jiří Bárta en sus (et en anglais).

LE DISQUE DU JOUR

Leoš Janáček (1854-1928)
Sonate pour violon et piano, JW VII/7 (version pour violoncelle et piano : Jiří Bárta)
Pohádka (Conte de fée) pour violoncelle et piano, JW VII/5
Dumka pour violon et piano, JW VII/4 (version au violoncelle : Jiří Bárta)
Romance pour violon et piano, JW VII/3 (version au violoncelle : Jiří Bárta)
Adagio pour violoncelle et piano, JW VII/5
Presto pour violoncelle et piano, JW VII/6

Jiří Bárta, violoncelle
Terezie Fialová, piano

Un album du label Animal Music ANI122
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Photo à la une : le violoncelliste Jiří Bárta – Photo : © DR