Le sombre appassionato de la Sonate de jeunesse de Szymanowski face aux errances nocturnes de la Seconde Sonate de Fauré, l’un de ses ultima verba les plus troublants, quelle belle idée !
Une lyrique sélène emplit ce disque où Clément Lefebvre trouve dans le piano de Fauré un second paradis après celui de Ravel, son clavier ondoyant, ses piqués d’aigus comme des étoiles… Lui qui aura longtemps hésité à entrer dans cet univers, l’en voici comblé, surtout avec l’alliage subtil que lui offre le violon d’Eva Zavaro, archet volontaire chez Szymanowski qui s’allège et chante chez Fauré : leur entente est toute musique.
Les petites pièces aèrent un disque qui risquait le touffu, et dévoile, dans ses parfums d’Orient andalou qui augmentent le mystère du Notturno et enivre la Tarentella, une version majeure du diptyque de Szymanowski.
LE DISQUE DU JOUR
Karol Szymanowski (1882-1937)
Sonate pour violon et piano
en ré mineur, Op. 9
La Berceuse d’Aïtacho Enia, Op. 52
Notturno e Tarantella,
Op. 28
Gabriel Fauré (1845-1924)
Berceuse pour violon et piano en ré majeur, Op. 16
Sonate pour violon et piano No. 2 en mi mineur, Op. 108
Après un rêve, Op. 7 No. 1 (version pour violon et piano : Zavaro & Lefebvre)
Eva Zavaro, violon
Clément Lefebvre, piano
Un album du label La Dolce Volta LDV127
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Photo à la une : la violoniste Eva Zavaro et le pianiste Clément Lefebvre – Photo : © DR