La chambre aux miracles

Sur un sonore Humeau d’après une belle caisse de Johann Heinrich Gräbner, Bertrand Cuiller arpente le versant latin de l’univers Bach.

D’emblée, un Concerto Italien très dit donne le ton : le geste sera solaire, les phrasés impérieux, une vaste lumière définira presque crument les polyphonies, ce qui emportera une lecture assez fabuleuse de la Fantaisie chromatique et Fugue : la virtuosité n’en efface pas les humeurs, tout comme pour le Caprice sur le départ de son frère bien-aimé dont les états psychologiques sont exposés avec une science expressive certaine.

Une Italie quasi scarlattienne fouette le Concerto en sol mineur d’après Vivaldi, alors qu’un vaste geste fait chanter l’entrée majestueuse de la 3e Suite anglaise, Bertrand Cuiller faisant son miel des danses si françaises où Bach semble se souvenir de Couperin, manière de rappeler ce prochain volume de l’intégrale du grand François selon ce claveciniste si imaginatif qui se fait un peu trop attendre.

LE DISQUE DU JOUR

Wunderkammer

Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Concerto Italien en fa majeur,
BWV 971

Fantaisie chromatique et Fugue, BWV 903
Concerto en sol mineur,
BWV 975

Capriccio en si bémol majeur sopra la lontananza del fratello dilettissimo, BWV 992
Suite anglaise No. 3 en sol mineur, BWV 808
Prélude et Fugue en ut dièse mineur, BWV 849

Bertrand Cuiller, clavecin

Un album du label Ramée RAM2402
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Photo à la une : le claveciniste Bertrand Cuiller –
Photo : © Igor Studio