Les Novus ont une discographie impeccable, Berg, Schubert, Beethoven, Webern, Vienne les fascine et il fallait bien qu’un jour ils osent les Quatuors de Brahms.
La rencontre est plus d’une fois magique, des ténèbres éloquents du Quatuor en ré mineur qu’ils disent avec une fièvre inquiète où déjà on peut entendre l’autre monde à venir, à la pastorale quasi sans ombres du Quatuor en si bémol majeur, pas entendu aussi vif depuis les 78 tours des Budapest.
Le plus difficile des trois est tout de même le second, vrai quatuor dramatique qu’il faut empoigner, ils le font et le chantent aussi, en ardant les polyphonies, en pressant les tempos pour lui donner cette intensité quasi névrotique qui elle aussi annonce un autre univers.
La perfection de leur jeu, leur absolue égalité autorisent les deux violons à alterner le primus, surtout ils se gardent de la tentation symphonique, cherchent, derrière la véhémence, des nuances poétiques, allant jusqu’à inviter une lyrique schubertienne dans l’Andante moderato du Quatuor en la mineur. Triade merveilleuse qui sacre un magnifique ensemble.
Dommage, il restait de la place après le troisième Quatuor. Le Premier de Zemlinsky s’y serait heureusement logé. Prise de son somptueuse signée Kyung-Wook Kim et Jong-Won Shin dans la belle acoustique du Bucheon Art Center.
LE DISQUE DU JOUR
Johannes Brahms
(1833-1897)
Quatuor à cordes No. 1 en ut mineur, Op. 51 No. 1
Quatuor à cordes No. 2 en la mineur, Op. 51 No. 2
Quatuor à cordes No. 3 en si bémol majeur, Op. 67
Novus Quartet
Un album de 2 CD du label Aparté AP366
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Photo à la une : les membres du Novus Quartet – Photo : © DR