Sir Simon Rattle fut toujours chez lui dans la triade symphonique médiane où Gustav Mahler révolutionna le langage orchestral de son temps. À Berlin, déjà à Birmingham, son « Chant de nuit » explorait de nouveaux mondes sonores, pas à Munich. Le temps d’un certain classicisme enserre cette vision dans une nuit sans lune, maintient à distance les éclats, les audaces, l’ivresse même dans un Finale joué avec cette prudence maîtrisée qui n’appartient qu’aux Bavarois.
Orchestre somptueux évidemment, bois de soie, cordes profondes, cuivres poètes également, mais le mystère, les frémissements, la variété des phrasés s’effacent derrière une construction parfaite, une lisibilité exemplaire, mais hélas aussi un son mat, sans réelle projection.
J’admire tant de maîtrise, mais bien vite je retourne aux ivresses que seul Claudio Abbado, à Lucerne, avait su délivrer.
LE DISQUE DU JOUR
Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie No. 7
« Chant de nuit »
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Sir Simon Rattle, direction
Un album du label BR-Klassik 900225
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Photo à la une : le chef d’orchestre Sir Simon Rattle –
Photo : © Astrid Ackermann