Transcrire n’est pas trahir

« The Sorcerer’s Apprentice » indique le plageage du nouvel album de transcriptions assemblées par Beatrice Berrut. Manière de rappeler le film de Walt Disney et dans la conduite même de la pianiste ce que Stokowski faisait face à la démultiplication des ballets.

Je l’avoue, la transcription est assez fabuleuse, et Beatrice Berrut fait coller son piano aux images de cette lanterne magique qui ne demande qu’à se rallumer. Le cinéma est le grand prestidigitateur de ce disque qui déborde d’images, et se conclut chez des magiciens de pellicule, Merlin et Harry Potter, où la pianiste met aussi ses notes.

Lorsqu’elle joue celle des autres elle est tout aussi inspirée : Danse macabre transformée en élégante par Liszt, l’art de narrer de Guido Agosti face à celui de Stravinski, et le faisant verser dans la pantomime (Kastcheï a des yeux de feu et une langue de serpent), le plus beau étant peut-être la grande paraphrase de Pabst sur La Belle au Bois dormant, où l’orchestre s’invente du piano, sommet d’un disque qui vous surprendra.

LE DISQUE DU JOUR

Abracadabra

Paul Dukas (1865-1935)
L’Apprenti sorcier
(version pour piano solo : Berrut)

Camille Saint-Saëns
(1835-1921)
Danse macabre, Op. 40,
R. 171 (version pour piano solo : Liszt)

Igor Stravinski (1882-1971)
L’Oiseau de feu – Suite 1919, K010b (3 extraits : V. Danse infernale du roi Kastcheï ; VI. Berceuse ; VII. Finale ; version pour piano solo : Agosti)
Beatrice Berrut (née en 1985)
Untold Tales
Pavel Pabst (1854-1897)
Paraphrase de concert sur le ballet « La Belle au Bois dormant »
de Tchaïkovski

Robert Sherman (1925-2012) / Richard Sherman (1928-2024)
The Sword in the Stone (extrait : No. 2. Higitus Figitus ; version pour piano solo : Berrut)
John Williams (née en 1932)
Harry Potter and the Philosopher’s Stone (extrait : No. 19. Hedwig’s Theme ; version pour piano solo : Berrut)

Beatrice Berrut, piano

Un album du label La Dolce Volta LDV136
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Photo à la une : la pianiste Beatrice Berrut – Photo : © Niels Ackermann