Son Concerto

En coda du beau texte qui introduit aux œuvres, Jean-Yves Thibaudet rappelle les précédentes gravures de Dame Moura Lympany puis d’Alicia de Larrocha pour Decca. L’une et l’autre auront triomphé de l’écriture athlétique qui donne tout son caractère au grand geste virtuose d’un opus éblouissant.

Jean-Yves Thibaudet l’a tant joué, contrariant le relatif dédain de bien des pianistes devant une partition exigeante aussi pour l’imagination, qu’il est en quelque sorte devenu « son » Concerto. Pianisme fusant dans les Allegros, et infiniment poète pour le chant de l’Andante sous ses doigts vraiment « con anima » ; il ne s’appesantit pas comme les pianistes soviétiques sur le caractère populaire, préfère une stylisation poétique, Gustav Dudamel se mettant à son diapason.

Le Concerto si magistralement entendu suffirait à recommander l’album, la théorie de transcriptions – formidable Suite de Mascarade où du clavier il chorégraphie des ballets imaginaires – ajoutent des épices supplémentaires, le plus émouvant du disque restant les délicieux feuillets tirés des Tableaux d’enfance.

LE DISQUE DU JOUR

Aram Khachaturian
(1903-1978)
Spartacus, Acte III –
No. 34. Adagio de Spartacus & Phrygia (version pour piano seul : Emin L. Khachaturian)

Gayaneh, Acte IV –
Danse du sabre ; Berceuse (versions pour piano seul : Oscar Levant)

Concerto pour piano et orchestre en ré bémol majeur, Op. 38
Tableaux d’enfance (6 extraits : No. 1. Un petit air ; No. 4. Fête d’anniversaire ;
No. 5. Etude ; No. 6. Légende ; No. 7. Le petit cheval ; No. 9. Aperçu du ballet « Gayane »)

Masquerade – Suite, Op. 48a (version pour piano seul : Alexander Dolukhanian)

Jean-Yves Thibaudet, piano
Los Angeles Philharmonic Orchestra
Gustavo Dudamel, direction

Un album du label Decca 4870877
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Photo à la une : le pianiste Jean-Yves Thibaudet –
Photo : © Eric Dahan