En 1971, Vaclav Neumann enregistrait pour Telefunken sa première intégrale des Danses slaves avec la Philharmonie Tchèque. Six ans plus tôt, il avait herborisé avec le Gewandhaus de Leipzig six Danses dans les opus 46 et 72 : orchestre vif, coupant, dont on retrouve les accents avec les musiciens praguois, mais sans la raideur : les tchèques chantent éperdument ici pour la plus lyrique lecture de ces deux cahiers, au point que ceux qui voudront des danses iront plutôt les chercher chez Sejna, imbattable dans ce domaine.
Mais la splendeur naturelle, l’élégance nostalgique, l’absence d’effets, tout pour la lyrique, c’est ici que vous les trouverez, Neumann prenant d’ailleurs soin d’unifier la sonorité de ces bois, disciplinant clarinettes et hautbois, les faisant entrer dans une symphonie de timbres somptueuse que les ingénieurs de Teldec ont captée avec art. Neumann reviendra encore deux fois aux deux cycles avec la Philharmonie Tchèque, en 1985 puis en 1993, sans retrouver le ton d’évidence qui paraît ici.
Refermant cet album resté toujours marginal, je me dis soudain que cette manière de faire sonner l’orchestre de Dvorak n’est pas si éloignée de celle que déployait à la même époque Rafael Kubelik à Munich.
LE DISQUE DU JOUR
Antonin Dvorak (1841-1904)
Danses slaves, 1ère série,
Op. 46
Danses slaves, 2ème série,
Op. 72
Orchestre Philharmonique Tchèque
Václav Neumann, direction
Un album du label Warner Classics 0825646401291
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Photo à la une : © DR