Doublé américain

En 2001, les Škampa enregistraient le Quatuor « Américain » d’Antonín Dvořák pour l’un de leurs premiers albums sous étiquette Supraphon, couplé avec le Premier Quatuor de Brahms, lecture tendue, conquérante dont on retrouvait l’alacrité dans leurs remarquables Quatuors de Leoš Janáček contemporains.

Seize ans plus tard, seul demeure de la formation originale Radim Sedmidubský et son alto si profond, c’est donc une nouvelle formation qui offre du plus célèbre des Quatuors d’Antonín Dvořák une version autrement lyrique, toute pénétrée d’une nostalgie que rien ne peut consoler. C’est souvent bouleversant à force de tendresse, ce jeu naturellement effusif est si rare aujourd’hui, les quatuors se targuant souvent d’une sorte de suprématie de l’intellect sur le sensible dont Dvořák n’aurait de toute façon rien à faire.

La même veine lyrique, les mêmes demi-teintes emportent l’opus suivant, le Quintette « Américain » où les rejoint l’alto génial de Krzysztof Chorzelski, vraie voix humaine. Quel chef-d’œuvre de pure nostalgie lui aussi, totalement issu du quatuor qui l’aura précédé, mais à son contraire si rarement enregistré.

Ce disque qui les réunit enfin et doté d’une prise de son assez aérienne, fait espérer que les Škampa poursuivront leur exploration des Quatuors de Dvořák pour leur nouveau label.

LE DISQUE DU JOUR

Antonín Dvořák (1841-1904)
Quatuor à cordes No. 12
en fa majeur, Op. 96, B. 179 « Américain »

Quintette à cordes No. 3
en mi bémol majeur, Op. 97,
B. 180 « Américain »

Krzysztof Chorzelski, alto
Quatuor Škampa

Un album du label Champs Hill Records CHRCD110
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Photo à la une : © DR