Débuts en miroirs

Irlandais, né avec le XXIe siècle, donc un gamin, mais déjà pointé du doigt par les jurys des concours de Dublin et de Cork, chez lui, et le voilà, quasi crânement qui ouvre son premier récital au disque par les Miroirs de Ravel !

Je ne pouvais qu’aller y entendre. La sonorité d’ensemble est naturellement équilibrée, une belle main gauche qui timbre, peut-être un peu trop pour faire des Noctuelles absolument volatiles, et Oiseaux tristes autrement que simplement atones (pour ne pas écrire amorphes), mais Alborada est parfaite, sinon la Barque, très orchestrée du piano, qui donne à voir mais guère à sentir.

Pourtant cette Vallée des cloches qui sombre dans un mystère, cela ce n’est pas d’un gamin, ni les deux Études d’exécution transcendante en grand son où Liszt l’inspire vraiment, contrairement à Rachmaninov qui lui commande une certaine prudence, pas pour les doigts, mais pour les couleurs et donc l’expression.

Les contemporains (Escaich) ou presque (Ligeti) sont parfaits, et là pas seulement pour tirer le portrait d’un jeune homme que je suivrai avec attention.

LE DISQUE DU JOUR

Maurice Ravel (1875-1937)
Miroirs, M. 43
Thierry Escaich (né en 1965)
Trois Études impressionnistes
Franz Liszt (1811-1886)
Études d’exécution transcendante, S. 139 (2 extraits : IX. Ricordanza, X. Allegro agitato molto)
Sergei Rachmaninov (1873-1943)
Étude-tableau en ut majeur, Op. 33 No. 2 (Allegro)
Étude-tableau en si mineur, Op. 39 No. 4 (Allegro assai)
György Ligeti (1923-2006)
Études, Livre I (extraits : IV. Fanfares, V. Arc-en-ciel)

Kevin Jansson, piano

Un album du label Claves Records CD 1718
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Photo à la une : © DR