Est-ce d’avoir fréquenté si assidûment l’orchestre de Teodor Currentzis – le claveciniste du cycle Da Ponte de MusicAeterna c’est lui !, – qui pousse Maxim Emelyanychev à écheveler son Mozart ainsi ?
Ce disque risque bien de vous faire grimper aux rideaux, ses audaces sont bluffantes, son discours théâtral en déconcertera plus d’un, mais une fois consentis les moyens – phénoménaux – de l’artiste et le pianoforte stupéfiant (Walter-McNulty), pourquoi refuser le discours ?
Car discours il y a, qui dresse le portrait d’un Mozart plus beethovénien que Beethoven. Des sonates ? Des symphonies Eroica oui, qui vous giflent et vous accrochent le cœur (mais peuvent aussi vous donner le mal de mer), en tous cas jamais un art qui pose, mais toujours ce théâtre acerbe, violent, dont les notes sont vraiment des mots.
C’est fascinant, mais bien moins dans une Fantaisie en ut mineur fermée comme une prison, prélude sinistre à un disque autrement excitant que ne pourrait le faire croire ce roide portique.
Pourtant, une fois l’album refermé, je n’ai de cesse d’écouter les sonates selon Claudio Arrau. Allez comprendre…
LE DISQUE DU JOUR
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Fantaisie en ut mineur, K. 475
Sonate pour clavier No. 14 en ut mineur, K. 457
Sonate pour clavier No. 16 en ut majeur, K. 545
Sonate pour clavier No. 18 en ré majeur, K. 576
Maxim Emelyanychev, pianoforte
Un album du label Aparté AP161
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Photo à la une : © Jean-Baptiste Millot