Commencer chez Bach. Les pianistes le veulent parfois – Gould, Levit -, les violonistes plus rarement. Yehudi Menuhin aura été le premier, inspiré par Enesco et y définissant d’emblée son art, perfection de l’archet (qui ne durera qu’un temps) incarné par la spiritualité (qu’il conservera toujours).
Daniel Lozakovich, tout jeune homme qu’il soit encore, a la perfection et l’esprit (écoutez comme sa Chaconne est incarnée, vrai verbe musical qui déploie une prophétie dans l’arc en ciel des polyphonies). Mais pour la pure beauté du son, la caractérisation des registres, l’archet vocal et infini, c’est Nathan Milstein qu’il rappellera à tous, imparablement. Il ferait beau voir qu’il s’en plaigne.
Tout le disque a d’ailleurs un ton année cinquante, pour l’accompagnement d’orchestre mais aussi dans la nature même du jeu du violoniste qui sait pourtant faire danser son violon, mais toujours dans une mesure, un équilibre, comme voulant sacrer un classicisme parfait.
Cette magnificence abstraite, la conduite si éloquente de cet archet divin, désignent un immense musicien, et la puissance naturelle de sa sonorité commande que demain il nous offre le Beethoven.
LE DISQUE DU JOUR
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Concerto pour violon, cordes et basse continue No. 2 en mi majeur, BWV 1042
Concerto pour violon, cordes et basse continue No. 1 en la mineur, BWV 1041
Partita pour violon seul No. 2 en ré mineur, BWV 1004
Daniel Lozakovich, piano
Kammrorchestre des Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Radoslaw Szulc, direction
Un album du label Deutsche Grammophon 4799372
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Photo à la une : © DR