Le geste de Sir Simon Rattle, si fluide, si intemporel, m’a toujours saisi chez Bruckner. Cet allégement des timbres, ces phrasés flûtés, cette absence de pathos vont d’évidence au cœur de la Septième Symphonie, sa favorite, qu’il avait déjà illustrée dans cette apesanteur à Birmingham. Continuer la lecture de Céleste
Archives de catégorie : Focus
Son violon
Dès les premières notes de la Sonate en sol mineur, abrasée par cet archet au ton prophétique, la sonorité m’étreint. Sergey Khachatryan joue le violon d’Ysaÿe, un Guarneri del Gesù sorti des ateliers du luthier crémonais en 1740. Continuer la lecture de Son violon
Son Schubert
Deux fois l’ultime Sonate (Teldec, Piano 21), tout un disque de pièces brèves (dont les Drei Klavierstücke) pour EMI, Schubert n’encombre pas l’abondante discographie de Cyprien Katsaris Continuer la lecture de Son Schubert
La meurtrière
Max von Schillings l’avait voulu au point d’en ravir les créations à Franz Schalk, y trouvait-il quelques échos à sa Mona Lisa ? Les deux partitions offrent de troublants parallèles. Pourtant Continuer la lecture de La meurtrière
Sa Butterfly
Erich Leinsdorf reviendra dans une stéréophonie somptueuse à Madama Butterfly pour Leontyne Price. Cinq ans plus tôt, ce fut pour la Cio-Cio-San d’Anna Moffo.
Avec les forces de l’Opéra de Rome, il distillait déjà cet orchestre vénéneux, infusant dans l’orchestre de Puccini comme les poisons des Viennois auxquels le compositeur de Tosca n’était pas indifférent. Pour autant, il ne relâchera jamais l’influx dramatique, posant un modèle.
C’est l’apport premier, à vrai dire essentiel dans la discographie de l’époque : une lecture d’orchestre différente dans laquelle se glisse la Butterfly décillée d’Anna Moffo, assez fabuleuse dès son entrée : aigus à la volée, et dans la scène finale des graves de tragédienne.
Comment a-t-on pu oublier l’un de ses plus beaux rôles au disque, si intimement lié au début de sa carrière : deux ans plus tôt la télévision italienne l’immortalisait, Cio-Cio-San aussi idéalement télégénique qu’elle est ici phonogénique.
Face à elle une pure merveille de bel canto : le Pinkerton de Cesare Valletti se déguste les yeux fermés, ce charme fragile ne s’oubliera plus. Comprimari parfaits, réédition aussi bienvenue qu’utile.
LE DISQUE DU JOUR
Giacomo Puccini (1858-1924)
Madama Butterfly, SC 74
Anna Moffo, soprano
(Cio-Cio-San)
Rosalind Elias,
mezzo-soprano (Suzuki)
Cesare Valletti, ténor
(Pinkerton)
Renato Cesari, baryton (Sharpless)
Mario Carlin, ténor (Goro)
Nestore Catalani, ténor (Prince Yamadori)
Fernando Corena, basse (Lo zio Bonzo)
Mitì Truccato Pace, soprano (Kate Pinkerton)
Leonardo Monreale, basse (Il commissario)
Orchestra e Coro del Teatro dell’Opera di Roma
Erich Leinsdorf, direction
Un album de 2 CD du label Urania WSS121416
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Photo à la une : la soprano Anna Moffo – Photo : © DR