Le Trésor du Géant

Incroyable la résurrection de la manne sonore radiophonique engrangée par Günter Wand auprès des diverses antennes allemandes ! Hänssler/Profil la publie à mesure dans une gigantesque « cdthèque » qui vient de s’enrichir de deux opulents albums dédiés aux enregistrements hambourgeois. Continuer la lecture de Le Trésor du Géant

Machine à remonter le temps

Fait assez rare pour être souligné : Decca, l’éditeur de Nelson Freire aujourd’hui, publie un double album de concertos issu de sources radiophoniques diverses. Ce Radio Days en bluffera plus d’un, il nous rend Freire dans la vingtaine et le début de sa trentaine, et là où il fut vraiment toujours chez lui : au concert.

Ambitus 1968-1979, territoire Allemagne Continuer la lecture de Machine à remonter le temps

Maazel Young

19 novembre 1962, Lorin Maazel, trente deux ans, prend d’assaut le Metropolitan Opera de New York avec une œuvre qu’on ne lui associera guère : Der Rosenkavalier. Et pourtant, elle va comme un gant à sa baguette virtuose que les musiciens new-yorkais suivent dans les moindres détails. Comme tout cela Continuer la lecture de Maazel Young

Tropisme saxon

Le plus bel orchestre du monde ? La Staatskapelle de Dresde. Phalange remontant au XVIe siècle devenue successivement orchestre de chapelle, orchestre de cour, formation symphonique, qui depuis le XIXe siècle passe naturellement du concert à l’opéra. Sa sonorité si spécifique peut se caractériser par le Continuer la lecture de Tropisme saxon

Jardin enchanté

« Le jardin de Monsieur Rameau ».

Sous ce titre avantageux, William Christie et sa jeune troupe du Jardin des voix nous convient à un voyage dans les sept premières décennies du XVIIIe siècle, de Campra à Gluck. Éventail merveilleux où la danse le dispute à la plainte, le tragique à la parodie. Ainsi l’irrésistible Cantate Rien du tout de Racot de Grandval qui n’est pas sans rappeler le grand numéro de la Folie de Platée et dont Émilie Renard rend tout le sel.

Ce qui étonne au-delà des voix qu’on découvre, c’est derrière elles le rayonnement, la plénitude chaleureuse des Arts Florissants, l’élégance et l’esprit réunis dans un style impeccable, et dont le propos dépasse le simple principe d’une collection. Le programme fut composé pour un concert-spectacle, et on a le sentiment d’assister à un opéra en soi, constitué de styles proches mais savamment différenciés.

Les merveilles y abondent : le sombre air de sommeil du Zerbin de la magnifique Vénitienne révèle une musique assez inouïe. L’air d’Iole tiré d’Hercule mourant de Dauvergne inspire une ligne parfaite, dans la profondeur du timbre, à Daniela Skorka, qui sera pour beaucoup une belle découverte.

On continue la promenade toujours dans le plaisir puis soudain on parvient au grand œuvre : Dardanus présent en quatre numéros. Si Zachary Wilder peine dans « Hâtons-nous, connaissons la gloire », Victor Sicard met au « Monstre affreux » d’Anténor une noirceur désolée qui fait son effet.

L’objet est en lui-même magnifique, livret abondamment illustré, jolie nouvelle-rêve signée par Adrien Goetz – chaque volume de cette collection s’orne d’un texte écrit à l’occasion – boitier évocateur. Idéal complément aux nombreuses parutions de l’année Rameau.

LE DISQUE DU JOUR

Layout 1Le Jardin de Monsieur Rameau

Œuvres de André
Campra, Antoine
Dauvergne, Christoph Willibald Gluck, Michel Pignolet de Montéclair, Jean-Philippe Rameau

Les Arts Florissants
William Christie,
direction

Un album du label harmonia mundi
Pour télécharger ou écouter cet album sur Qobuz, cliquez-ici !

Photo à la une : (c) Bertrand Pichene (Ambronay)