Quelques microsillons pour Orfeo enregistrés alors qu’il venait de s’exiler avaient surpris en bien, ses collaborations avec Gidon Kremer auront rappelé quel artiste complet cache ce virtuose impeccable Continuer la lecture de Le Russe de Vienne
Archives par mot-clé : Adam Fischer
Vesti la giubba
Ce furent les quasi-adieux de Jean-Pierre Ponnelle au monde de l’opéra, et pour Vienne l’occasion d’entrer dans les replis de la psyché des personnages du livret si habile que Ruggero Leoncavallo s’était lui-même brossé Continuer la lecture de Vesti la giubba
Simplicité
Les pièges de la Troisième Symphonie sont innombrables et guettent leurs interprètes dès le Kräftig initial, les appelés furent nombreux – ce n’est pas pour rien que Bruno Walter ou Otto Klemperer se tinrent loin de l’œuvre – les vrais élus rares Continuer la lecture de Simplicité
Simplicité
Second volet d’une intégrale mûrement réfléchie, avec un orchestre choisi dont Ádám Fischer est le patron depuis deux ans. Immédiatement, il aura entrepris un cycle Mahler Continuer la lecture de Simplicité
Pour l’amour de Saint-Saëns
Nelson Freire n’a pas enregistré officiellement le 2e Concerto de Camille Saint-Saëns, partition qu’il défend depuis longtemps, y mettant son clavier large et chantant, mais aussi un style classique, un pianisme suprêmement élégant où s’évoque le souvenir de Cortot. VAI avait révélé un film de la Radio Suisse Italienne où sous la baguette avisée de David Shallon, on le voyait magnifiant l’écriture de cette œuvre qui commence chez Bach et finit chez Offenbach, l’unifiant, lui ôtant toute bizarrerie.
Idem dans cette bande du RIAS, captation somptueuse datée du 16 mars 1986, dont Ádám Fischer enlève d’un geste un orchestre bien plus brillant que celui dont usait Shallon, donnant des ailes à son pianiste qui fait sonner l’écriture de Saint-Saëns en la délivrant d’un certain « jeu français ».
C’est assez imparable, constitue un ajout essentiel à la discographie trop modeste de ce génie du piano, tout comme les pièces enregistrées dans une très probe monophonie en 1966 – il avait vingt-deux ans – qui montrent déjà son art de timbrer, la logique de son discours, un charme inné dans les Grieg qu’il corsette pourtant tel un esthète, un sens du tragique mais tenu dans une Deuxième Polonaise de Liszt que Claudio Arrau n’aurait pas démenti. Quel style, quelle éloquence sans appui !
Feu d’artifice au final avec deux Rhapsodies hongroises jouées dans toute la profondeur du clavier, cambrées, cabrées, magiques là encore par le goût absolu, la digitalisé souveraine et cette indolence dans les pires folies techniques qui laissent tout chanter et résonner. Album à thésauriser, mais pourquoi l’éditeur a-t-il laissé de côté les autres pièces de ce récital radiophonique du 2 juin 1966 ? Mystère qui veut être éclairci.
LE DISQUE DU JOUR
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en sol mineur, Op. 22
Edvard Grieg (1843-1907)
6 Pièces lyriques, Cahier No. 3, Op. 43 (2 extraits : II. Ensom vandrer, IV. Liten fugl)
8 Pièces lyriques, Cahier No. 1, Op. 12 (2 extraits : V. Folkevise, VI. Norsk)
6 Pièces lyriques, Cahier No. 5, Op. 54 (1 extrait : I. Gjetergutt)
Franz Liszt (1811-1886)
Rhapsodie No. 5 en mi mineur, S. 244/5 « Héroïde-élégiaque »
Rhapsodie No. 10 en mi majeur, S. 244/10 « Prélude »
Polonaise No. 2 en mi majeur, S. 223
Nelson Freire, piano
Radio-Symphonie-Orchester Berlin
Ádám Fischer, direction
Un album du label Audite 95742
Acheter l’album sur le site du label Audite, sur le site www.clicmusique.com, ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com
Photo à la une : © DR