Archives par mot-clé : Aldo Ciccolini

Ultramontain

Décidément, l’Italie est une terre de pianistes. L’art de Costantino Catena, quarante-sept ans, formé au Conservatoire Giuseppe Martucci de Salerno, illustre bien cette école d’un clavier clair, véloce, qui refuse les effets pour ne s’attacher qu’à la musique, si proche de celui d’Aldo Ciccolini avec lequel il étudia d’ailleurs.

Son double album Liszt, consacré à des pièces inspirées par les voyages ultramontains du virtuose est prodigieux autant par le choix des œuvres et leur assemblage que par la qualité d’un jeu alerte où les couleurs fusent. Venezia e Napoli contraste mélancolie et ivresse, mais le double CD regorge de pièces plus rares, comme la Nuit d’été à Pausillippe déduite de Donizetti, ou la si évocatrice Canzone Napolitena-Notturno.

Pour la virtuosité, Costantino Catena ne craint pas de s’affronter à la redoutable Tarentelle de Bravoure d’après La Muette de Portici d’Auber. Pour l’art de l’atmosphère les gondoles, funèbres ou pas, montre tout ce qu’il peut tirer des graves profonds d’un grand Fazioli réglé à la perfection.

Tout un autre disque, consacré au Quatuor et au Quintette de Schumann le montre chambriste attentif, composant avec ses amis du Quatuor Savinio un discours ardent, mais c’est bien un plein album dévolu à des opus rarement enregistrés de Richard Strauss par lequel il vous faudra commencer. Les Klavierstücke Op. 3, les Stimmungsbilder prouvent que l’art de Strauss écrivant pour le piano ne se limitait pas à ses prodigieux accompagnements composés avec tant d’art pour les lieder.

Au point que, revivifié sous les doigts de Costantino Catena, ces deux opus se replacent dans le grand livre du piano romantique allemand, à la coda de ceux de Brahms qu’ils évoquent souvent. Les amis du Quatuor Savinio le rejoignent pour deux rares cahiers de pièces brèves. Ensemble parfait, complément idéal de toute discothèque Strauss. Mais Costantino Catena vient de revenir à Liszt, signant un programme autour des Légendes. J’attends cela avec impatience.

LE DISQUE DU JOUR

catena liszt cover camerataFranz Liszt (1811-1886)
Venezia e Napoli
Tarantella de Dargomyzskij,
S. 483

Trois Amusements sur des motifs de l’Album de Donizetti,
S. 399

3 Soirées Musicales de Rossini, S. 424
Canzone Napolitana-
Notturno, S. 248

Tarantella di Bravura, d’après la « Tarantelle » de « La Muette de Portici » d’Auber, S. 386
Variations sur le Carnaval de Venise, S. 700
Canzone Napolitana-Notturno, S. 248
Tarantella de C. Cui Op. 12 S482
Der Gondelfahrer (II Gondoliere), D. 809, S. 559
Die Trauergondel II (La lugubre gondola II), S. 200ii
Venezia e Napoli, S. 162

Costantino Catena, piano
Un album de 2 CD du label Camerata CMCD15133-4
Acheter l’album sur Amazon.fr – Télécharger l’album en haute qualité sonore sur Qobuz.com

schumann catena savinio camerataRobert Schumann (1810-1856)
Quatuor pour piano
en mi bémol majeur, Op. 47

Quatuor pour piano
en mi bémol majeur, Op. 44

Costantino Catena, piano
Un album du label Camerata CMCD28320
Acheter l’album sur Amazon.fr

catena strauss piano camerataRichard Strauss and the Piano
Richard Strauss (1864-1949)

Klavierstücke, Op. 3, TrV 105
Ständchen, TrV 114
Festmarsch, TrV 136
2 Pièces pour piano, violon,
alto et violoncelle, TrV 169
Concertante pour piano,
2 violons et violoncelle, TrV 33

Stimmungsbilder, Op. 9, TrV 127

Costantino Catena, piano
Quatuor Savinio

Un album du label Camerata CMCD28309
Acheter l’album sur Amazon.fr – Télécharger l’album en haute qualité sonore sur Qobuz.com

Photo à la une : © DR

Vers le rêve

Mario Castenuovo-Tedesco n’aura jamais fini de me surprendre. Ses Concertos pour violon à grand spectacle, son œuvre pour piano si ouverte, jadis magnifiée au disque par Aldo Ciccolini, ses mélodies raffinées, ses opus pour la guitare inspirés par Andrés Ségovia, tous forment un univers aussi cohérent que solaire auquel les deux Quintettes avec piano n’échappent pas. Continuer la lecture de Vers le rêve

Parcours chez le Faune

Michel Dalberto s’élance dans Children’s Corner tel un danseur, une arabesques de sons en pleins et en déliés jouant avec la mesure, colorant les apartés, rêvant et racontant, tout un livre d’images qui s’ouvre soudain, vibrant au grand air. Continuer la lecture de Parcours chez le Faune

Harmonies solaires

Une rayonnante intégrale des Années de Pèlerinage me faisait espérer retrouver Michael Korstick chez Liszt. Souhait exaucé. Cette fois, ce sont les Harmonies poétiques et religieuses, transcription par Liszt de ses émotions à la lecture du recueil des poèmes de Lamartine. Continuer la lecture de Harmonies solaires