On l’oublie trop, Jörg Demus, qui vient de nous quitter, fut le plus francophile des pianistes autrichiens, passant le plus clair de son temps dans son château d’Indre où Continuer la lecture de Obsession Franck
Archives par mot-clé : Alfred Cortot
Sonate sans violon
Alfred Cortot, qui donna si souvent la Sonate de Franck avec Jacques Thibaud, décida un jour de la jouer seul : il en réalisa une transcription magnifique, très pianistique, d’une fidélité irréprochable à l’original Continuer la lecture de Sonate sans violon
Trésors oubliés
« I am not a machine ! ». Jouant très lentement la Berceuse de Chopin en en variant la tonalité, Guiomar Novaes défend sa liberté artistique et ses exigences de perfection face à l’indifférence du représentant de Vox : elle a déjà assez bien joué l’œuvre comme cela, inutile de reprendre, finira-t-il par asséner Continuer la lecture de Trésors oubliés
Premiers sillons debussystes
On l’a trop oublié, Marius-François Gaillard fut le pionnier absolu du piano de Debussy au disque, mieux !, il aura avant tout autre, Alfred Cortot y compris, joué son Debussy objectif Continuer la lecture de Premiers sillons debussystes
Pour l’amour de Saint-Saëns
Nelson Freire n’a pas enregistré officiellement le 2e Concerto de Camille Saint-Saëns, partition qu’il défend depuis longtemps, y mettant son clavier large et chantant, mais aussi un style classique, un pianisme suprêmement élégant où s’évoque le souvenir de Cortot. VAI avait révélé un film de la Radio Suisse Italienne où sous la baguette avisée de David Shallon, on le voyait magnifiant l’écriture de cette œuvre qui commence chez Bach et finit chez Offenbach, l’unifiant, lui ôtant toute bizarrerie.
Idem dans cette bande du RIAS, captation somptueuse datée du 16 mars 1986, dont Ádám Fischer enlève d’un geste un orchestre bien plus brillant que celui dont usait Shallon, donnant des ailes à son pianiste qui fait sonner l’écriture de Saint-Saëns en la délivrant d’un certain « jeu français ».
C’est assez imparable, constitue un ajout essentiel à la discographie trop modeste de ce génie du piano, tout comme les pièces enregistrées dans une très probe monophonie en 1966 – il avait vingt-deux ans – qui montrent déjà son art de timbrer, la logique de son discours, un charme inné dans les Grieg qu’il corsette pourtant tel un esthète, un sens du tragique mais tenu dans une Deuxième Polonaise de Liszt que Claudio Arrau n’aurait pas démenti. Quel style, quelle éloquence sans appui !
Feu d’artifice au final avec deux Rhapsodies hongroises jouées dans toute la profondeur du clavier, cambrées, cabrées, magiques là encore par le goût absolu, la digitalisé souveraine et cette indolence dans les pires folies techniques qui laissent tout chanter et résonner. Album à thésauriser, mais pourquoi l’éditeur a-t-il laissé de côté les autres pièces de ce récital radiophonique du 2 juin 1966 ? Mystère qui veut être éclairci.
LE DISQUE DU JOUR
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en sol mineur, Op. 22
Edvard Grieg (1843-1907)
6 Pièces lyriques, Cahier No. 3, Op. 43 (2 extraits : II. Ensom vandrer, IV. Liten fugl)
8 Pièces lyriques, Cahier No. 1, Op. 12 (2 extraits : V. Folkevise, VI. Norsk)
6 Pièces lyriques, Cahier No. 5, Op. 54 (1 extrait : I. Gjetergutt)
Franz Liszt (1811-1886)
Rhapsodie No. 5 en mi mineur, S. 244/5 « Héroïde-élégiaque »
Rhapsodie No. 10 en mi majeur, S. 244/10 « Prélude »
Polonaise No. 2 en mi majeur, S. 223
Nelson Freire, piano
Radio-Symphonie-Orchester Berlin
Ádám Fischer, direction
Un album du label Audite 95742
Acheter l’album sur le site du label Audite, sur le site www.clicmusique.com, ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com
Photo à la une : © DR