Dans la petite église de Grisy-Suisnes, entre avril et juin 1973, Pierre Lavoix et Michel Garcin s’attendaient-ils à entendre la voix même de Schumann ? Catherine Collard Continuer la lecture de La discrète
Archives par mot-clé : Anne Queffélec
Sérénité
Lio Kuokman se garde bien de tirer le ré mineur vers Don Giovanni, dès l’intrada il préfère les ombres inquiètes, l’orchestre comme tendu d’une moire auquel répond le geste si simple, si directe Continuer la lecture de Sérénité
Élévation
Anne Queffélec s’engage dans le Vivace ma non troppo de la Sonate en mi majeur avec une sorte de fièvre, d’urgence, un geste qu’on croirait improvisé, comme si elle jouait tout cela encore Continuer la lecture de Élévation
Simplicité
Le génie ingénu que Mozart aura mis à ses sonates pour pianoforte rayonne dans l’Allegro qui ouvre la Sonate en si bémol majeur. Si l’on y force le son, c’est un peu Beethoven qui risquerait de paraître dans la diction du second thème. Non, il ne faut pas, il faut jouer cela comme si on le lisait à l’improviste.
Certainement, Anne Queffélec aura longtemps songé à ce début difficile car au fond trop simple, et puis elle l’aura joué, laissant faire la musique, se rendant à elle. C’est assez bouleversant cette simplicité si intime, ce naturel qui touche au cœur. Il faut dire que pour Mozart elle a toujours un don du bon Dieu, sa main fine, élégante, qui sait faire sonner sans frapper, est faite pour ce clavier de lumière. Tout le disque s’effeuille dans ce mi conversation-mi confession, et lorsque le ton vient au mode mineur, c’est une inquiétude légère mais précise qui vient ombrer les phrases. Quel art de faire passer tout dans un geste qui effleure et les sentiments et les notes.
Trois sonates, écoutez comment chantent l’Andante de la si bémol et son petit théâtre d’ombres cantabile, l’Adagio de la fa majeur comme caressé d’une nostalgie onirique … si ce n’est pas La Comtesse qui chante dans ce piano !
La Sonate « Alla Turca » peut être un piège. Anne Queffélec sait que la vraie merveille est le Tema con variazione, Mozart y est sur une corde raide, c’est une musique délicieuse certes, mais surtout d’une profondeur de sentiments que les variations doivent montrer et non masquer : pas un divertissement. La fête, le Finale façon janissaire s’en chargera. Anne Queffélec le stylise, le croque, en doigts fins, avec de tendres ironies.
Même si ce que je voudrais d’elle serait d’abord l’intégrale des Concertos, comment ne pas faire fête à ce beau disque où elle est tout entière ?
LE DISQUE DU JOUR
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Sonate pour piano No. 11 en la majeur, K.331/300i
Sonate pour piano No.12 en fa majeur, K.332/300k
Sonate pour piano No.13 en si bémol majeur, K.333/315c
Anne Queffélec, piano
Un album du label Mirare MIR426
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Photo à la une : la pianiste Anne Queffélec – Photo : © DR
Piano-lumière
Entre l’enfance et l’adolescence, j’écoutais en boucle le Premier Impromptu de Chopin par Anne Queffélec, disque Erato dont j’ai usé plusieurs exemplaires. Quelle lumière Continuer la lecture de Piano-lumière