« The Lost Tapes », le titre est abusif, les bandes de l’ultime enregistrement de Rudolf Serkin n’ont jamais été perdues ; le projet de sortie, déjà assez avancé, avait même fait l’objet d’encarts publicitaires dans les revues spécialisées Continuer la lecture de Vitalité
Archives par mot-clé : Appassionata
Orchestre
La 4e Sonate n’en est pas une, sinon de forme (et en cela une des plus classiques qui ait coulée de la plume de Beethoven). Non, c’est une symphonie qui excède dès son Allegro molto les dimensions du clavier. Continuer la lecture de Orchestre
Jeune Serkin
Le 3 novembre 1936, Rudolf Serkin gravait pour His Master’s Voice dans le Studio 1 d’Abbey Road les onze faces d’une Appassionata qui aura posé un modèle pour toutes celles à venir. L’élan des phrasés Continuer la lecture de Jeune Serkin
Ad astra per aspera
Evgeny Kissin n’enregistrera probablement jamais l’intégrale des Sonates de Beethoven, regret qu’avive ce stupéfiant double album où son nouvel éditeur Deutsche Grammophon, a assemblé des prises de concert choisies par l’artiste. Continuer la lecture de Ad astra per aspera
Persévérance
Un premier album Beethoven, sur un très beau Clarke d’après Fritz, essentiellement de variations – avec pour objet central une lecture épique des Eroica – avait suffi pour comprendre que Beethoven serait le compositeur d’élection d’Olga Pashchenko. Un second disque avec trois grandes sonates le confirme.
Comme dans le premier volume, l’instrument dicte sa loi, et d’abord les tempos, prestes, rageurs d’articulations, d’accents, qui exaltent la veine improvisatrice de tout ce que Beethoven aura écrit pour le clavier, et produisant parfois des effets saisissants comme ces glissandos à la coda de la Waldstein. Olga Pashchenko est de bout en bout magnifique, ardente elle se brûle aux textes comme à l’instrument qui lui offre non seulement des couleurs insensées, mais aussi tout un vocabulaire expressif qu’elle emploie à plein dans une Appassionata ombreuse, puissante et pourtant suggestive, le clou de son disque car elle en respecte le caractère narratif, les apartés théâtrales, le discours complexe.
Sa Waldstein emportée, brillante, cravachée, se distingue d’abord par ce que l’instrument peut lui offrir, alors qu’elle doit chercher au plus profond d’elle-même les émotions qu’elle parvient à tirer de ce clavier parfois rétif pour les tableaux narratifs des Adieux, qu’elle joue avec une tension qui m’a rappelé le discours brisé, plein d’interrogations qu’y mettait Rudolf Serkin, du moins dans « Les Adieux » et « L’Absence », car pour « Le Retour », ce piano qui piaffe est d’une insolence, d’une vigueur que le Graf peine parfois à rendre, un rien étouffé par la poigne de cette main qui pourtant tente de s’alléger.
Second volume d’une série passionnante, amenée à se prolonger sur d’autres instruments je l’espère.
LE DISQUE DU JOUR
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour piano No. 21 en ut majeur, Op. 53
« Waldstein »
Sonate pour piano No. 23 en fa mineur, Op. 57
« Appassionata »
Sonate pour piano No. 26 en mi bémol majeur, Op. 81a
« Les Adieux »
Olga Pashchenko, pianoforte (Conrad Graf, Vienne, 1824)
Un album du label Alpha Classics 365
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Photo à la une : © DR