Revenu des camps de la mort, Karel Ančerl vécut sa résurrection en retrouvant l’Opéra de Prague et l’Orchestre de la Radio quasi dès sa libération en 1945. En 1950, dix huit années prodigieuses allaient s’ouvrir pour recueillir l’acmé de son art. Il réforme l’Orchestre Philharmonique Tchèque sous l’œil bienveillant de Václav Talich. Continuer la lecture de Le Moderne
Archives par mot-clé : Asraël
Une trilogie Suk
Kirill Petrenko l’a assez déclaré, le processus de l’enregistrement le gêne, comme certains chanteurs il n’aime pas entendre le résultat sonore de son art transmué par les micros sur les galettes argentées Continuer la lecture de Une trilogie Suk
Jardin secret
Asraël, Maturation, Conte de printemps, tout le génie de Josef Suk s’est employé à son sombre orchestre. Mais il composa aussi pour la chambre et même pour le piano : des cahiers modestes aux charmes étranges, dont le romantisme secret Continuer la lecture de Jardin secret
Mission
Entrant dans le studio de la SWR pour y enregistrer Asraël, Karel Ančerl savait qu’il remplissait une mission d’importance. Le chef-d’œuvre de Josef Suk était peu couru par les orchestres allemands, sa syntaxe si singulière, ses couleurs assombries, son discours pathétique surprenaient autant les musiciens que le public.
Mission remplie : la lecture haletante, teintée d’une morbidezza étouffante, pousse l’orchestre à se dépasser, et une fois encore, je m’étonne devant cet art qu’avait Ančerl de faire sonner toutes les formations qu’il aura dirigées quasi comme « sa » Philharmonie Tchèque.
Il fait jouer les cuivres court, sculpte le quatuor en recentrant sa couleur sonore sur les pupitres médians, demande aux bois une sonorité drue, verte. Sa lecture au cordeau des cinq mouvements de ce poème d’Hadès est irrésistible, sèche, abrasive, intense, et ne peut se mesurer qu’à celle de Václav Talich qui lui disposait de la Philharmonie Tchèque.
La parution de cet inédit est donc historique, d’autant qu’Ančerl n’enregistra jamais l’œuvre à Prague, c’est un ajout majeur à sa discographie en plus de faire entendre toute la singularité de l’orchestre de Suk.
La narquoise sérénade néo-classique d’Iša Krejčí, enregistrée en marge des séances d’Asraël, est un ajout bienvenu, l’œuvre est parfaite, brillante, mordante comme du Stravinski et plaide pour la réhabilitation de son auteur.
LE DISQUE DU JOUR
Josef Suk (1874-1935)
Asrael (Symphonie No. 2), Op. 27
Iša Krejčí (1904-1968)
Serenata pour orchestre
Südwestfunk-Orchester Baden-Baden
Karel Ančerl, direction
Un album du label SWR Klassik 19055CD
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Photo à la une : © DR
Symphonie funèbre
Au chapitre Asraël, je croyais l’affaire réglée. Malgré Neumann, Pešek, Petrenko, Mackerras, Bělohlávek, Svetlanov, Václav Talich dominait, imparable, fantasque, cruel. Seul Rafael Kubelík en concert avec ses chers Bavarois avaient pu Continuer la lecture de Symphonie funèbre