Rémy Louis, dans le foisonnant texte qui accompagne cette boîte exemplaire, rappelle le mot d’Hans Knappertsbusch découvrant Wolfgang Sawallisch lors de ses débuts à Bayreuth : « Le jeune est super ! ». Il prônait pourtant Continuer la lecture de Jugendzeit
Archives par mot-clé : Bayreuth
Pyrotechnie
Fatal !, Max Emanuel Cenčić et son entourage de falsettistes devaient bien faire des ouvrages lyriques de Porpora l’objet central de leur insatiable appétit de découverte. Continuer la lecture de Pyrotechnie
L’âme d’un géant
On l’oublie trop, tout grand brucknérien devant l’éternel qu’il fut, Hans Knappertsbusch était d’abord un chef de fosse, ce qui était la règle dans sa génération Continuer la lecture de L’âme d’un géant
Second souffle
Nouvelle donne : en 1961, un tournant se prenait à Bayreuth, Wieland laissait le Ring à Wolfgang, Rudolf Kempe imposait son orchestre marmoréen, objectif, presque froid, loin des humanités de Knappertsbuch et de Keiberth et refusant aussi la lumineuse incandescence si futuriste de Clemens Krauss (Pierre Boulez lui ne l’oubliera pas), les équipes changeaient, le règne de Nilsson commençait, Windgassen échangeait Siegfried contre Siegmund.
En 1961, plus encore que durant l’été précédent, c’est l’empreinte de Rudolf Kempe qui s’imprime partout, temps long dès le Rheingold, maîtrise de l’architecture, glacis d’un orchestre par strates ; depuis son Ring de Covent Garden 1957, il avait imposé sa battue imperturbable, mais quelques nouveaux venus le bousculent : la Fricka furibonde de Regina Resnik qui incendie sa scène au Rheingold, la sensualité dorée de la Sieglinde de Crespin (sa plus belle car sa plus libre), le Wotan âpre et noble de Jerome Hines qui ose plus encore qu’en 1960 imposer ses récits libres.
La méthode Kempe parvient à ses fins dans un Götterdämmerung d’une noirceur radicale où le diamant brut de Birgit Nilsson semble épuiser par sa perfection tous les défis de Wagner, mais la Brünnhilde de Walküre est plus insensée encore, et c’est Astrid Varnay qui l’enflamme : il faut l’entendre à l’Acte III face à Jerome Hines : simplement immense d’humanité.
Une merveille dans ce Ring, et qu’il faut saisir ici : dans Siegfried, le Wanderer de James Milligan, baryton-basse canadien, voix sublime, acteur génial. Quelques mois plus tard, son cœur lâchait, nous privant de son Wotan que Bayreuth espérait.
LE DISQUE DU JOUR
Richard Wagner (1813-1883)
Der Ring des Niebelungen, WWV 86
Astrid Varnay, soprano
Birgit Nilsson, soprano
Régine Crespin, soprano
Regina Resnik, mezzo-soprano
Grace Hoffmann, mezzo-soprano
Marga Höffgen, contralto
Hans Hopf, tenor
Gerhard Stolze, ténor
Fritz Uhl, ténor
Thomas Stewart, baryton
Gottlob Frick, basse
Jerome Hines, basse
Chor und Orchester der Bayreuther Festspiele
Rudolf Kempe, direction
Enregistré à Bayreuth en 1961
Un coffret de 13 CD du label Orfeo C928613Y
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Photo à la une : © DR
Nuit claire
Bayreuth n’aima guère la nouvelle production de Tristan und Isolde confiée au plus jeune des frères Wagner, Wolfgang : on la trouva sèche, froide, factuelle, à cent lieues de l’épure incendiaire que son aîné avait osée en 1952 (il y reviendrait plus radicalement encore Continuer la lecture de Nuit claire