Historique, la soirée l’est à plus d’un titre, accessoirement pour l’audience abondante en personnalités politiques – cent-cinquantième anniversaire (un peu différé) de la mort de Beethoven oblige Continuer la lecture de Historique
Archives par mot-clé : Birgit Nilsson
Serpent de mer et apogée
On savait, d’une manière certaine, que Jessye Norman avait enregistré des fragments de Tristan und Isolde, elle n’en faisait pas mystère d’ailleurs, confessant qu’à l’opéra, où elle était rare par choix Continuer la lecture de Serpent de mer et apogée
Vengeance
Nous ne sommes pas à l’opéra mais on s’y croirait. Le 10 décembre 1964, William Steinberg dirigeait au Lincoln Center une version en concert d’Elektra Continuer la lecture de Vengeance
Kna chez lui
Il aura transporté le Ring de Bayreuth à Paris, mais ce 1er septembre 1955, Hans Knappertsbusch revient chez lui, à Munich, au Prinzregententheater qui servait alors d’opéra. La mise en scène classique, mais qui ne manquait pas d’arrière-plans psychologiques Continuer la lecture de Kna chez lui
Second souffle
Nouvelle donne : en 1961, un tournant se prenait à Bayreuth, Wieland laissait le Ring à Wolfgang, Rudolf Kempe imposait son orchestre marmoréen, objectif, presque froid, loin des humanités de Knappertsbuch et de Keiberth et refusant aussi la lumineuse incandescence si futuriste de Clemens Krauss (Pierre Boulez lui ne l’oubliera pas), les équipes changeaient, le règne de Nilsson commençait, Windgassen échangeait Siegfried contre Siegmund.
En 1961, plus encore que durant l’été précédent, c’est l’empreinte de Rudolf Kempe qui s’imprime partout, temps long dès le Rheingold, maîtrise de l’architecture, glacis d’un orchestre par strates ; depuis son Ring de Covent Garden 1957, il avait imposé sa battue imperturbable, mais quelques nouveaux venus le bousculent : la Fricka furibonde de Regina Resnik qui incendie sa scène au Rheingold, la sensualité dorée de la Sieglinde de Crespin (sa plus belle car sa plus libre), le Wotan âpre et noble de Jerome Hines qui ose plus encore qu’en 1960 imposer ses récits libres.
La méthode Kempe parvient à ses fins dans un Götterdämmerung d’une noirceur radicale où le diamant brut de Birgit Nilsson semble épuiser par sa perfection tous les défis de Wagner, mais la Brünnhilde de Walküre est plus insensée encore, et c’est Astrid Varnay qui l’enflamme : il faut l’entendre à l’Acte III face à Jerome Hines : simplement immense d’humanité.
Une merveille dans ce Ring, et qu’il faut saisir ici : dans Siegfried, le Wanderer de James Milligan, baryton-basse canadien, voix sublime, acteur génial. Quelques mois plus tard, son cœur lâchait, nous privant de son Wotan que Bayreuth espérait.
LE DISQUE DU JOUR
Richard Wagner (1813-1883)
Der Ring des Niebelungen, WWV 86
Astrid Varnay, soprano
Birgit Nilsson, soprano
Régine Crespin, soprano
Regina Resnik, mezzo-soprano
Grace Hoffmann, mezzo-soprano
Marga Höffgen, contralto
Hans Hopf, tenor
Gerhard Stolze, ténor
Fritz Uhl, ténor
Thomas Stewart, baryton
Gottlob Frick, basse
Jerome Hines, basse
Chor und Orchester der Bayreuther Festspiele
Rudolf Kempe, direction
Enregistré à Bayreuth en 1961
Un coffret de 13 CD du label Orfeo C928613Y
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Photo à la une : © DR