Le violon de Stravinski avait un visage, celui de Samuel Dushkin, virtuose polonais qui lui inspira à peu près tout ce qu’il aura écrit pour l’instrument à quatre cordes, mieux il a une identité sonore que l’on peut entendre entre autres dans l’enregistrement légendaire du Concerto qu’il grava Continuer la lecture de Le violon de Stravinski
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Symphonie suédoise
Sibelius se doutait que la Seconde Symphonie de son ami Wilhelm Stenhammar serait une façon de chef-d’œuvre, et il avait raison. Elle reste probablement la plus belle symphonie née en Suède au cours de la première moitié du XXe siècle, sombre et éclatante à la fois, cherchant par delà Bruckner un lyrisme pastoral Continuer la lecture de Symphonie suédoise
Vitrail
La musique de l’œil ! Ottorino Respighi voyait ses instruments en couleurs, son orchestre tel un tableau, impressionniste après les impressionnistes, précisant leurs paysages sans en ôter les atmosphères, simplement le plus génial orchestrateur après Debussy et Rimski-Korsakov, l’égal de Ravel ou de Stravinski.
Les années vingt furent sa décennie dorée, ce que rappelle le somptueux nouvel album que John Neschling et l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, auteurs d’une série Respighi décidément à suivre : la prise de son si réaliste de Martin Nagomi, la direction artistique si précise d’Ingo Petry participent à plein de cette réussite : non seulement, on voit les toile de Botticelli, mais on sent les embruns que le peintre florentin a capturés dans son pinceau, quelle Primavera !
Vous l’aurez compris, le disque s’ouvre sur ce que je considère comme le chef-d’œuvre orchestral de Respighi, ce Trittico botticeliano de 1927, petit orchestre dont le nuancier, la mobilité des traits, la profondeur des couleurs et leurs lumières touchent au sublime, si subtilement animés par la battue attentive de John Neschling.
Le disque se referme sur les Vetrate di Chiesa, jeux de lumières infinis qui se rassérènent dans des tableaux sacrés emplis de modes grégoriens, le moins connu des cahiers orchestraux, et pourtant d’une facture particulièrement subtile. Au centre du disque, une autre merveille, Il tramonto où Anna Caterina Antonacci raconte enfin l’histoire que narre le poème de Shelley, y faisant jeu égal avec Sena Jurinac et Janet Baker.
Voilà justement de quoi composer le prochain volume – ce sera le sixième – de cette série inspirée : La Sensitiva, Aretusa, Nebbie attendent le mezzo diseur de la chanteuse italienne.
LE DISQUE DU JOUR
Ottorino Respighi (1879-1936)
Trittico boticelliano, P. 151
Il tramonto, P. 101
Vetrate di Chiesa, P. 150
Anna Caterina Antonacci, soprano
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
John Neschling, direction
Un album du label BIS 2250
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Photo à la une : © DR
Le violoncelle chante
Bohuslav Martinů écrivait pour les instruments à cordes comme pour des chanteurs, et particulièrement pour le violoncelle dont il magnifia les timbres dans son Second Concerto de 1945 Continuer la lecture de Le violoncelle chante
Premiers pas
Le premier jalon d’une intégrale ? Qui sait ? Osmo Vänskä aura longtemps songé à « son » Mahler, cette 5e Symphonie finement ouvragée le prouve assez, son projet de rendre toutes les textures claires et mobiles est de plus en adéquation Continuer la lecture de Premiers pas