Willem Mengelberg la dirigeant à Budapest en 1943 fut soufflé : belle fille certes, mais d’abord un violon si parfaitement joué, avec cette pointe de paprika, une pure fantaisie dans les accents Continuer la lecture de Légende
Archives par mot-clé : Budapest
Tristan
Lorsque je demandais à Georges Sébastian qui avait été le plus grand Tristan, il me répondit du tac au tac : « Burian, Karel Burian ». Il n’avait pas eu la chance de le diriger, contrairement à Melchior, Lorenz ou Suthaus, mais gamin, il l’avait vu en scène à l’Opéra de Budapest et gardait intact le souvenir de sa voix immense Continuer la lecture de Tristan
Annie chez elle
Le son d’abord, ce piano plein et éclatant dont la profondeur harmonique diffuse dans les phrasés les plus lumineux cette ombre à peine suggérée. C’est tout Mozart, et c’est tout Annie Fischer, qui fut l’une des interprètes d’élection des concertos, pas une intégraliste mais une fidèle à certains opus, à la manière de Clara Haskil. Continuer la lecture de Annie chez elle
Le chant doré
C’était fatal, avec son ténor de miel où les mots sucrent les lèvres, Daniel Behle ne pouvait qu’ébrouer son superbe instrument dans le répertoire de pur charme de l’opérette allemande, Vienne, Berlin, et même, à la marge du genre Budapest – le « Magische Töne » de La Reine de Saba de Goldmark, fait sur un souffle d’irréel.
On l’imaginait versant côté Wunderlich, mais non, si ce disque devait avoir un modèle, s’il voulait célébrer une étoile absolue de ce répertoire, ce serait Joseph Schmidt, car à côté des Lehár enjôleurs ou sensuels jusqu’au sirop, après l’air fameux de Lyonnel de Martha, paraît Chapelou et son « Air du postillon », dont il faut assumer les aigus terribles, ce qu’il fait avec une sorte de désinvolture et la colonne de son ne contraint en rien l’exploit.
Qui réussit cela avant lui à ce degré d’aisance ? Schmidt puis évidement Gedda – qui mettait un peu de Mirror dessus – sinon Roswaenge dont le soleil était un peu « envoyé » (mais superbe).
Alors j’écoute tout ce disque qui veut nous faire remonter, comme le souligne la couverture de l’album, jusqu’au temps du phonographe, le sourire aux lèvres, avant qu’il ne verse un rien trop « leicht », chez Stolz (« Ob blond, ob braun » bien entendu, assumé avec panache, il est clair que Behle s’y régale), May et Neubach, et même le Chianti Lied de Winkler !, un peu trop pour moi, j’aurais préféré des Strauss … le plus réussi de la séquence reste pourtant une page de Behle lui-même où il célèbre sa bonne ville de Köln.
LE DISQUE DU JOUR
Airs de Adolphe Adam,
Daniel Behle, François-Adrien Boïeldieu, Friedrich von Flotow, Karl Goldmark,
Franz Lehár, Fritz Löhner-Beda, Albert Lortzing,
Hans May, Otto Nicolai, Robert Stolz, Gerhard Winkler
Daniel Behle, ténor
WDR Rundfunkchor Köln
WDR Funkhausorchester Köln
Helmuth Froschauer, direction
Un album du label Capriccio C5317
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Photo à la une : © Julian Laidig
L’Oublié
Le destin vous a de ces ironies ! Anatole Kitain fut le condisciple d’Horowitz chez Tarnowsky, puis de Barere chez Blumenfeld et en tout – virtuosité, couleur, répertoire – leur égal.
Enfant prodige, il remporta bien avant Horowitz Continuer la lecture de L’Oublié