Retrouvant son cher Kroesbergen d’après Ruckers, les micros de Filippo Lanteri l’enregistrant dans son salon de musique, Ton Koopman sera revenu dans la réclusion de la pandémie et sous la surveillance amoureuse de son épouse Continuer la lecture de Pour le plaisir
Archives par mot-clé : Challenge Classics
Paradis Bruckner
Pour Bernard Haitink, l’espace brucknérien était une évidence, probablement car il pensait devant l’orchestre se trouver aux claviers d’un orgue. Continuer la lecture de Paradis Bruckner
Mélancolie
Tout ce que Catoire aura écrit, pièce de piano, musique de chambre, mélodies, est marqué au sceau d’un génie personnel qui s’identifie immédiatement. L’élégance de l’écriture le dispute à l’invention mélodique Continuer la lecture de Mélancolie
Décanter
Marc-André Hamelin, le plus virtuose des pianistes de sa génération, qui aura commencé sa carrière discographique avec les œuvres les plus ardues du répertoire en vient aujourd’hui à Schubert. Un premier album Continuer la lecture de Décanter
Concerto de chanteuse
Le Concerto de Korngold, écrit pour Heifetz et littéralement cousu de musiques pour Hollywood, enchante les violonistes de la jeune génération depuis que Gil Shaham l’a en quelque sorte ressuscité, je n’y attendais pourtant pas Liza Ferschtman dont la relecture radicale du Concerto de Beethoven m’avait tant surpris, j’avais tort.
Son archet lyrique déploie les phrases passionnées du Moderato si loin, et elle vous emporte au cœur de la Romanze, vrai nocturne en nuit américaine envoûtant jusque dans des pianissimos sorciers, mais c’est dans l’esprit scherzando fantastique du Finale que son art flamboie. Heifetz n’a qu’à bien se tenir, car ce violon plein d’esprit se cabre et sifflote avec une liberté confondante d’accents, de rythmes, d’apartés, tout cela fuse d’autant que l’Orchestre Symphonique de Prague caracole sous la baguette ailée de Jiří Malát, je me laisse griser jusqu’à la coda, surpris soudain d’entendre un public exulter. En plus, on est au concert !
Tout comme pour la Sérénade déduite du Banquet de Platon par Leonard Bernstein, suite de portraits où le violon s’enflamme puis songe, opus magique que Liza Ferschtman joue ave ardeur, sans les effets de suspens qu’y mettait Gidon Kremer et c’est tant mieux : l’ouvrage y gagne sa place de classique du XXe siècle, comme sous l’archet de Kolja Blacher tout récemment (j’y reviendrai).
Et maintenant, si Liza Ferschtman se penchait sur les Concertos de Grażyna Bacewicz ? Ils semblent écrits pour elle et ne sont guère courus au disque malgré l’intégrale de Joanna Kurkowicz et de Łukasz Borowicz pour Chandos.
LE DISQUE DU JOUR
Erich Wolfgang Korngold (1897-1957)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Op. 35
Leonard Bernstein (1918-1990)
Sérénade pour violon et orchestre d’après le « Banquet » de Platon
Liza Ferschtman, violon
Orchestre Symphonique de Prague (Korngold)
Jiří Malát, direction (Korngold)
Het Gelders Orkest (Bernstein)
Christian Vásquez, direction (Bernstein)
Un album du label Challenge Classics CC72755
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Photo à la une : © Jonathan Zizzo