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Archives par mot-clé : Channel Classics
Nietzche encore
À Munich, Bernard Haitink délivrait voici peu une version limpide de la plus complexe symphonie jamais coulée de la plume de Gustav Mahler, cette Troisième qui était depuis son enregistrement avec le Concertgebouw en quelque sorte sa symphonie fétiche Continuer la lecture de Nietzche encore
Le violoncelle et la terreur
Couplage imparable : Nicolas Altstaedt marie le Premier Concerto de Chostakovitch avec celui de Weinberg. Cette mise en miroir produit en fait une mise en abîme : l’un comme l’autre se révèlent des opus absolument tragiques, d’une noirceur implacable Continuer la lecture de Le violoncelle et la terreur
L’autre pastorale ?
Tiens, voici qu’Iván Fischer me prend à rebrousse-poil. Dans la Quatrième Symphonie de Brahms, habituellement les lignes se tendent, l’harmonie éclate, la forme impérieuse dévore tout et pas seulement dans la passacaille du Finale. Mais non Continuer la lecture de L’autre pastorale ?
Pour Claudio
Le 20 janvier 2014, Claudio Abbado s’éteignait à Bologne. L’onde de choc qui parcourut le monde musical ne s’est pas encore dissipée, la preuve : Iván Fischer rend explicitement hommage à celui qui fut son ami en publiant aujourd’hui sa version de la 9e Symphonie de Gustav Mahler enregistrée le 30 novembre et les 1er et 2 décembre 2013.
Réponse évidente au concert donné par Abbado avec l’Orchestre du Festival de Lucerne à l’été 2010 et qui constitua son réel ultima verba artistique, même si d’autres concerts ont suivi.
Une copie ? Non, mais comment ne pas noter la proximité des conceptions musicales – orchestre allégé et pourtant profond, symphonie de timbres regardant sans ambigüité vers la Seconde École de Vienne (le concertato de la flûte et du cor à la fin de l’Andante comodo semble écrit par Webern, comme jadis dans l’enregistrement d’Otto Klemperer avec le Philharmonia Orchestra), discours serein dans les deux mouvements externes qui triomphent chacun d’une façon différente de la mort, et surtout cette même grammaire fluide, qui cherche la ligne de fuite, ouvre le cadre.
Avec une différence notoire dans les deux Scherzo. Abbado les dirigeait toujours sur les pointes, élégants, épurés, formels, Iván Fischer s’y montre ironique, coupant, mordant, avec cette pointe de fantaisie qui produit une kyrielle d’accents inventifs dans la guirlande de Ländler, et soudain, cette violence noire pour le Rondo, où un violon quasiment tzigane emporte tout l’orchestre dans une éreintante danse des morts. Question de culture : l’art d’Iván Fischer est immergé dans cette Mitteleuropa de culture judaïque, il se saisit du propos de Mahler, l’incarne in extenso. Je n’avais pas entendu une telle ironie depuis la gravure plus sèche de Karel Ancerl.
Mais pour les ultimes pages de l’Adagio, où la musique se fait silence, Fischer rejoint la pureté du geste d’Abbado, qui disait y entendre le son que fait la neige tombant sur la neige.
Ce disque me laisse sans voix. Écoutez-le.
LE DISQUE DU JOUR
Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n° 9 en ré majeur
Orchestre du Festival de Budapest
Iván Fischer, direction
Un album du label Channel Classics CCS SA36115
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Photo à la une : (c) DR