Les années 1980 ronronnaient au chapitre Mozart, puis tout fut changé soudain. Nikolaus Harnoncourt étendait son domaine de lutte au classicisme viennois, Haydn, mais surtout Mozart et avec un orchestre inattendu : le Concertgebouw. Continuer la lecture de Révolution Mozart
Archives par mot-clé : Concentus Musicus Wien
Les pionniers
Vienne, années 1960, Vanguard capture les débuts de l’aventure du Concentus Musicus, Nikolaus Harnoncourt veille encore sur l’ensemble de son violoncelle (l’autre label disposant alors ses micros, MHS lui fera enregistrer Continuer la lecture de Les pionniers
Achèvement
Stefan Gottfied, qui fut si longtemps le protégé de Nikolaus Harnoncourt, lui rend ici un hommage évident avec le Concentus Musicus : un plein disque Schubert, que le maître aura enregistré avec les Wiener Symphoniker Continuer la lecture de Achèvement
Ultima Verba
Graz, la nouvelle édition du Festival Styriarte bat son plein, Nikolaus Harnoncourt et son Concentus Musicus poursuivent leur nouveau cycle Beethoven, osant la Missa Solemnis que le chef autrichien avait jusque-là dirigée avec des effectifs plus conséquents (si vous deviez choisir entre les deux versions qu’il avait gravées auparavant, préférez plutôt le DVD documentant un récent concert au Concertgebouw d’Amsterdam que la gravure discographique de 1992 pour Teldec).
Revenant à cette œuvre qui l’aura accompagné durant toute sa maturité, Harnoncourt ne semble plus certain de rien. Il se débarrasse naturellement de la tradition et tourne même le dos à une lecture stupéfiante qui le passionnait encore voici quatre ans à Amsterdam. Il cherche partout le rayonnement du verbe, suspend le temps musical pour le remplacer par des forêts de mots et de sons, expérimente des alliages de timbres surprenants entre le chœur et les instruments : comme si le nouveau monde sonore inouï entendu par Beethoven se composait juste là sous vos yeux. C’est plus d’une fois dérangeant, mais toujours pertinent, ce n’est pas une proposition, mais un questionnement où se résume en fait parfaitement l’éthique de son art.
N’entrera pas ici qui veut absolument entendre un chef-d’œuvre, mais celui incertain même de son rapport à cette musique y trouvera autant de questions que de réponses : la Missa solemnis devient enfin ce livre-monde, ouvert à l’infini. Cette expérience aura probablement été filmée, répétitions comprises, et les éditions du Festival Styriarte en proposera probablement un ultime double album de DVD comme elle l’a fait régulièrement pour les autres apparitions d’Harnoncourt à Graz. Il n’est d’ailleurs pas certain que cet ultima verba le soit : tous redonnaient la Missa à Salzbourg le 22 juillet (2015), les caméras de la télévision autrichiennes étaient là. Qui sait si le laboratoire de Graz aura alors réalisé pleinement ses promesses. Mais déjà ici, impossible de ne pas trembler de joie en écoutant le Dona nobis pacem.
LE DISQUE DU JOUR
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Missa solemnis, pour solistes, chœur et orchestre, Op. 123
Laura Aikin, soprano
Bernarda Fink, mezzo-soprano
Johannes Chum, ténor
Ruben Drole, baryton-basse
Arnold Schönberg Chor
Concentus Musicus Wien
Nikolaus Harnoncourt, direction
Un album du label Sony Classical 8985313592
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Photo à la une : © DR
Avances de styles
On a mis assez longtemps avant d’entrer dans les derniers Mozart publiés par Nikolaus Harnoncourt. A vrai dire, on n’y est toujours pas parvenu pour la Zauberflöte de Salzbourg défigurée par la mise en scène dispersée, toute en couleurs flashi, et pour tout dire simplement agaçante de Jean-Daniel Herzog (2 DVD Sony Classical 88843005729). Seules révélations, Continuer la lecture de Avances de styles