Vienne et la Symphonie fantastique ? Pierre Monteux, qui savait comment susciter les anges et les diables de la partition comme personne, s’était cassé les dents sur les Wiener Philharmoniker. Quelle idée aussi avait eu Decca Continuer la lecture de Berlioz de Vienne
Archives par mot-clé : Cyrille Dubois
Clairières dans le ciel
Cyrille Dubois avait gravé voici peu une version lumineuse du chef-d’œuvre de Lili Boulanger, ces Clairières dans le ciel où elle magnifiait la poésie de Francis Jammes, véritable Amours du poète au féminin Continuer la lecture de Clairières dans le ciel
Sur les ailes du chant
Les ténors se sont peu risqués aux lieder comme aux mélodies de Liszt au disque, Ernest Haefliger, Nicolaï Gedda s’y sont penchés, l’un et l’autre tardivement, mais avec encore tout leur art Continuer la lecture de Sur les ailes du chant
Caterina de Chypre
Finalement, Jacques Fromental Halévy ne fut pas que l’auteur de La Juive, s’il fut effectivement le père d’un seul chef-d’œuvre : sa mise en musique du drame de Caterina Cornaro, sujet traité avec art par Donizetti mais aussi par Franz Lachner ne dépasse pas les conventions à la fois du genre et de l’époque Continuer la lecture de Caterina de Chypre
Rome vaincra
Le livret preste que Nicolas-François Guillard déduisit de l’Horace de Pierre Corneille (au passage exit Julie et Sabine), fut pris au pied de la lettre par Salieri, qui aura composé ici son opéra le plus resserré – un peu moins d’une heure et demie -, continuel crescendo qui épuisa autant la cour de Louis XVI en villégiature à Fontainebleau que l’Académie Royale de Musique lors de la reprise de l’ouvrage qui renonçait au suicide de Camille, la laissant seulement abandonnée dans les célébrations de la victoire de Rome sur Albe.
Christophe Rousset, qui avait déjà enflammé Les Danaïdes, ouvrage autrement foisonnant, entend donner toutes ses chances à cet opéra bodybuildé, qui enchaine dans un tempo dramatique dont l’objectif est de couper le souffle scènes spectaculaires et airs lyriques, autour du dilemme entre l’amour et le devoir.
Aussi brillant et bruyant que soit l’art de Salieri, il parvient parfois à émouvoir lorsque, abandonnant le tumulte, il écrit dans une veine toute gluckiste le magnifique « Victime de l’amour, victime de l’honneur » que Cyrille Dubois embaume de son timbre. Quel Curiace ! C’est d’ailleurs l’autre force de cette gravure, une distribution impeccable où Judith van Wanroij accepte tous les risques pour incarner Camille. Les amoureux malheureux sont entourés par une troupe splendide où brille particulièrement le Jeune Horace de Julien Dran.
Christophe Rousset mène le tout grand train, me faisant déjà attendre avec impatience la prochaine étape de son voyage chez Salieri. Edition soignée, comme toujours dans cette série lyrique chez Aparté.
LE DISQUE DU JOUR
Antonio Salieri (1750-1825)
Les Horaces (1786)
Judith van Wanroij, soprano (Camille)
Cyrille Dubois, ténor (Curiace)
Julien Dran, ténor (Le jeune Horace)
Jean-Sebastien Bou, baryton (Le vieil Horace)
Philippe-Nicolas Martin, baryton (L’Oracle, Une Albain, Valère, Un Romain)
Andrew Foster-Williams, baryton (Le grand Prêtre, Le grand Sacrificateur)
Eugènie Lefebvre, soprano (Une suivante de Camille)
Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles
Les Talens Lyriques
Christophe Rousset, direction
Un album/livre-disque de 2 CD du label ApartéAP185
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Photo à la une : © DR