L’étau se resserre à mesure que la Quatrième Symphonie, écrite face aux oukases occasionnés par la Lady Macbeth de Mtsensk, entre en répétition pour sa création. On sait la suite, Chostakovitch retire Continuer la lecture de Terreur
Archives par mot-clé : Dmitri Chostakovitch
Le double code
Mariss Jansons fut élevé en « Chostakovskie », son père Arvīds en fut un interprète majeur dont la proximité avec Evgeni Mravinski ne parvint pas à influencer sa vision de l’auteur du Nez. Face et quasi contre l’abime de Mravinski il opposa des lectures lyriques Continuer la lecture de Le double code
Anatomie d’un génie
Lorsque à l’hiver 1971–1972, Paavo Berglund prit la direction musicale de l’Orchestre Symphonique de Bournemouth, l’objet de son art était déjà Sibelius, au disque même : en 1968, avec sa formation de la Radio finlandaise Continuer la lecture de Anatomie d’un génie
L’autre héritage
Voici six ans Eloquence regroupait tous les Fontana de Karel Ančerl. Les sessions viennoises de 1958 et 1959, avec des Wiener Symphoniker dont il métamorphose la sonorité d’ensemble, sont passées aux oubliettes face à la légendaire série de ses gravures avec la Philharmonie Tchèque pour Supraphon. Injustice qu’augmente encore la modestie du legs, alors même qu’il comble une lacune à son répertoire discographique.
Sujet principal, Tchaikovski. Une fulgurante Quatrième Symphonie, dessinée dans ses moindres détails, suffirait à commander l’achat de l’ensemble où seule l’Ouverture « 1812 » doublonne avec les gravures pragoises. Mais une fabuleuse Suite de Casse-noisette, qui montre tout un fascinant théâtre mécanique, un Roméo et Juliette courant à l’album, la Suite de La Belle au bois dormant au vrai ton de conte, sinon des pages du Lac des cygnes amoindries par un premier violon asthmatique sont autant marquées au sceau de sa direction électrique, sculptées par sa pointe sèche implacable.
Une Nouveau monde ténébreuse, des Danses slaves (tout l’Opus 46) cambrées complètent cette trop brève échappée-belle viennoise, Cyrus Meher-Homji ayant eu la bonne idée de respecter le couplage original du microsillon Fontana où Tibor Paul et les Wiener Symphoniker épiçaient d’une bonne dose de paprika huit Danses hongroises de Brahms.
Le sommet est pourtant ailleurs, parmi l’encore plus brève collaboration avec l’étiquette jaune. Historique par sa noirceur entre sarcasme et désespoir, la 10e Symphonie de Chostakovitch, enregistrée avec la Philharmonie Tchèque à la Herkulessaal de la Résidence de Munich en octobre 1955, comme son unique enregistrement avec les Berliner Philharmoniker, le Concerto pour violon d’Igor Stravinski que je vantais récemment à l’occasion de la parution de l’édition Schneiderhan (voir ici) cèdent le pas devant le Requiem de Dvořák enregistré au Rudolfinum durant l’hiver 1959 : lecture étreignante entre glace et émotion. La rencontre d’un quatuor de solistes très Deutsche Grammophon (Maria Stader, Sieglinde Wagner, Ernst Haefliger, Kim Borg) avec les forces de Prague ajoute une dimension expressionniste, une noirceur qu’arde Karel Ančerl – simplement l’un de ses plus grands disques.
LE DISQUE DU JOUR
Karel Ančerl Edition
Complete Recordings on Philips and Deutsche Grammophon
CD 1
Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Le Lac des cygnes – Suite, Op. 20a, TH 219 (version A, Nos. 1 à 5)
La Belle au bois dormant – Suite, Op. 66a, TH 234
CD 2
Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Casse-noisette – Suite, Op. 71a, TH 35
Sérénade pour cordes en ut majeur, Op. 48, TH 48 (extrait : II. Valse)
Roméo et Juliette, ouverture-fantaisie, TH 42
em>Marche slave, Op. 31
CD 3
Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Ouverture « 1812 », Op. 49, TH 49
Symphonie No. 4 en fa mineur, Op. 36, TH 27
CD 4
Antonín Dvořák (1841-1904)
Symphonie No. 9 en mi mineur, Op. 95, B. 178 « Du nouveau Monde »
Bedřich Smetana (1824-1884)
Vltava (La Moldau), JB 1:112/2
CD 5
Antonín Dvořák (1841-1904)
8 Danses slaves, 1ère série, Op. 46, B. 83
Johannes Brahms (1833-1897)
Danses hongroises, WoO 1 (7 extraits : Nos. 1-3, 5-7, 10)*
*Tibor Paul, direction
CDs 6-7
Antonín Dvořák (1841-1904)
Requiem, Op. 89, B. 165
Maria Stader, soprano – Sieglinde Wagner, contralto – Ernest Haefliger, ténor – Kim Borg, basse – Choeur Tchèque de Prague
CD 8
Igor Stravinsky (1882-1971)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, K 075
Wolfgang Schneiderhan, violon
Sergei Prokofiev (1891-1953)
Sonate pour violon et piano No. 2 en ré majeur, Op. 94bis
Wolfgang Schneiderhan, violon – Carl Seeman, piano
CD 9
Dmitri Chostakovitch (1841-1904)
Symphonie No. 10 en mi mineur, Op. 93
Wiener Symphoniker (CDs 1-5)
Orchestre Philharmonique Tchèque (CDs 6-7, 9)
Berliner Philharmoniker (CD 8)
Karel Ančerl, direction (sauf Brahms, CD 5)
Un coffret de 9 CD du label Decca 4843778 (Collection Eloquence Australia)
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Photo à la une : le chef d’orchestre Karel Ančerl – Photo : © DR
Chostakovitch mais pas seulement
Fait établi, adoubés par Chostakovitch après que le compositeur eut assisté à une répétition de son 13e Quatuor lors de son voyage en Angleterre à l’été 1972, les Fitzwilliam sont entrés dans la légende du disque Continuer la lecture de Chostakovitch mais pas seulement