Archives par mot-clé : Elisabeth Söderström

L’été Vladimir

Tout Ashkenazy ? Évidemment non, pas le chef, ni l’accompagnateur d’Elisabeth Söderström, pas plus le chambriste ni le concertiste. D’ailleurs, l’éditeur prévient : « Complete Solo Recordings » Continuer la lecture de L’été Vladimir

La nuit des amants

Michael Gielen interrogea tout au long de sa vie de chef d’orchestre (mais aussi durant celle, parallèle, du compositeur) la grande nuit d’amour aussi sexuelle que philosophique qu’Alexander Zemlinsky déduisit des poèmes de Rabindranath Tagore. Continuer la lecture de La nuit des amants

Paradis

En 1994, John Adams réunit et para de son orchestre quatre poèmes de Charles Baudelaire que Debussy mit en musique : Le Balcon, Harmonies du soir, Le Jet d’eau, Recueillement, intitulant ce recueil à quatre mains Le Livre de Baudelaire.

Merveille qui montre une intimité musicale confondante entre les univers des deux compositeurs, Adams fondant son orchestre dans celui de Pelléas et Mélisande qu’il évoque sans cesse, paradis absolu de la première modernité. Cela nous vaut un cycle majeur, trop rarement donné, dont Christiane Karg distille les étranges poésies avec son français très poétique (bien qu’imparfait) et de sa voix de parfum, merveille dont je ne peux quitter l’écoute : son timbre se mire dans l’orchestre profond et secret distillé par David Afkham.

Ils mettent en regard l’opus de Debussy/Adams avec les Quatre chansons françaises écrites d’un jet par le jeune Benjamin Britten (seize ans !) en juin 1928, songe de printemps où il caresse avec des voluptés là aussi toutes debussystes les vers de Hugo et de Verlaine.

Même si Elisabeth Söderström puis Dame Felicity Lott en avait offert de magnifiques lectures, Christiane Karg va plus loin dans les poèmes, allusive, subtile, sensuelle. Épiphanie de Koechlin, rareté, ajoute à la mélancolie du disque, alors que les trois Duparc montrent à quel chant glorieux, tenu, évocateur mais altier, Christiane Karg parvient aujourd’hui.

Seule réserve, sa Shéhérazade qui ouvre le disque n’a pas assez d’élan et de volupté, pas assez aussi de sens du récit, ce qui est étrangement plus une affaire de timbre que de mots, souvent parfaits.

Mais ce premier opus français d’une des plus belles sopranos de sa génération doit en appeler d’autres : les Poèmes hindous de Delage, les Mallarmé de Ravel, la Lyrique Japonaise de Stravinski et quelques autres recueils de la même eau, l’espèrent.

LE DISQUE DU JOUR

Parfum

Maurice Ravel (1875-1937)
Shéhérazade, M. 41
John Adams (né en 1947)
Le Livre de Baudelaire,
4 mélodies choisies et orchestrées de Claude Debussy (extraites du cycle « 5 Poèmes de Baudelaire, L. 64 » : I. Le Balcon,
II. Harmonie du soir, III. Le jet d’eau,
IV. Recueillement)

Benjamin Britten (1913-1976)
Quatre chansons françaises
Charles Koechlin (1867-1950)
Épiphanie, Op. 17 No. 3
Henri Duparc (1848-1933)
L’invitation au voyage
La vie antérieure
Phidylé

Christiane Karg, soprano
Bamberger Symphoniker
David Afkham, direction

Un album du label Berlin Classics 0300832BC
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Photo à la une : © Gisela Schenker (Christiane Karg website)