Frank Peter Zimmermann n’avait pas encore ses vingt ans lorsqu’il grava son premier disque : deux Concertos de Mozart, classique couplage des 3e et 5e, étiquette Electrola Continuer la lecture de Zimmermann, la jeunesse
Archives par mot-clé : Eugène Ysaÿe
Ruralia Roumania
Menuhin l’aura championnée, et Christian Ferras l’y aura suivi, ils furent les pionniers de cette Sonate fantasque où Enesco herborisa des bribes de thèmes glanées dans le delta du Danube, musique pleine de danses, de chants perdus, d’échos de cloches, de mélodies de fifre brisées par le vent. Continuer la lecture de Ruralia Roumania
Pour l’archet d’Ysaÿe
Susciter des chefs-d’œuvre, Eugène Ysaÿe en fut coutumier, il est le héros du nouvel album qu’Alina Ibragimova et Cédric Tiberghien font paraître après leur grand voyage chez Mozart.
Son Poème élégiaque, inspiré par la scène au tombeau de Roméo et Juliette ouvre ce disque et vient rappeler quel compositeur d’importance il fut, avant même d’être l’inspirateur et l’interprète de génie que l’on sait. Il avait le don de créer un univers poétique hypnotique que l’archet de la violoniste saisit dans toutes ses nuances : le paysage qu’elle compose avec le piano éolien de Cédric Tiberghien à la fin de l’œuvre me poursuit de son long trille fuligineux.
La Sonate de Franck évite toute hystérie, sans pourtant rien perdre de son pouvoir d’émotion, la sonorité creusée du violon, le piano orchestral mais sans tapage, tout conduit à produire une lecture intériorisée qui suspend le temps dans le Recitativo-Fantasia, aux teintes fauréennes ici : quel art du pianissimo !
Vingt ans plus tard, Ysaÿe se tournait vers un autre organiste : Vierne lui écrirait-il une sonate ? Ysaÿe y mit son grain de sel, la partie de violon est étourdissante. Vierne, se prenant au jeu, écrivit une œuvre brillante, capricieuse de rythmes, pleine de surprises harmoniques, avec une magnifique partie de piano – pensée pour Raoul Pugno – que Cédric Tiberghien fait sonner avec des raffinements que peu y auront mis jusque-là alors que le l’archet d’Alina Ibragimova danse avec ivresse ou rêve, nostalgique à souhait. Heureux Vierne dont cette Sonate trop longtemps restée peu courue malgré les efforts de Jean Moulière et de quelques autres, aura suscité récemment deux belles versions, celle-ci et celle d’Elsa Grether et François Dumont.
En postlude, quelle jolie idée d’avoir placé la berceuse en train de s’endormir qu’est le tendre Nocturne de la grande Lili, pur instant de poésie, comme tout ce disque !
LE DISQUE DU JOUR
Eugène Ysaÿe (1858-1931)
Poème élégiaque, Op. 12 (version pour violon et piano)
César Franck (1822-1890)
Sonate pour violon et piano en la majeur, FWV 8
Louis Vierne (1870-1937)
Sonate pour violon et piano en sol mineur, Op. 23
Lili Boulanger (1893-1918)
Nocturne pour violon et piano
Alina Ibragimova, violon
Cédric Tiberghien, piano
Un album du label Hypérion CDA68204
Acheter l’album sur le site du label Hypérion, sur le site www.clicmusique.com, ou sur Amazon.fr
Photo à la une : le pianiste Cédric Tiberghien et la violoniste Alina Ibragimova – Photo : © DR
Le violon seul
Programme autour de la note ré, savamment composé, de Bach à Tôn Thât Tiêt (les deux premières plages s’enchainent, créant une correspondance fulgurante) où Elsa Grether dévoile ce que le violon n’est pas immédiatement pour tout un chacun : un instrument multiple, capable des polyphonies les plus expressives Continuer la lecture de Le violon seul
Un Ukrainien en France
La Sonate de Poulenc séduit les violonistes de la jeune génération, qui s’en plaindrait ? C’est avec son ton de grand caprice qu’Aleksey Semenenko, vingt-huit ans, ukrainien Continuer la lecture de Un Ukrainien en France