Disparu ridiculement tôt et dans les circonstances tragiques que l’on sait, William Kapell reste le symbole du renouveau du piano américain dans cette après-guerre enthousiaste Continuer la lecture de Souvenirs d’un génie
Archives par mot-clé : Franz Liszt
Le maître des timbres
Elève de D’Albert, défricheur infatigable du répertoire – ses 78 tours Polydor et Gramophon abondent en premières au disque – Walter Rehberg né genevois mais berlinois d’adoption Continuer la lecture de Le maître des timbres
Musiques de l’avenir
Belle idée : confronter les pièces méditatives, de forme libre, d’harmonies divagantes, où Liszt aura projeté son piano vers les temps futurs, nocturnes italiens de la Deuxième Année de pèlerinage ou les pièces de la fin, avec le nouveau monde dont Debussy ouvre grand les portes dans son Premier Livre de Préludes.
Christian Erny, tout juste trentenaire aujourd’hui (il avait vingt-huit ans lors de l’enregistrement), aura réalisé avec son premier album un vrai disque pour les musiciens. Son piano ample, où tout est porté par un corps harmonique surprenant, rappelle celui des grands anciens.
La concentration minérale des sonorités de son Premier Livre m’évoque rien moins que Claudio Arrau, l’absolue rectitude du texte, l’absence de toute tentation illustrative, la densité des phrasés – écoutez à quel point Voiles est dessiné – seraient déjà la signature d’un grand artiste.
Mais il y a une vision supplémentaire, un art de créer le mystère qui fait défaut si souvent aux interprètes de Debussy aujourd’hui. Le temps est suspendu plus d’une fois, même dans les Préludes rapides : Le vent dans la plaine hypnotise, qui ramène un rire des lointains. Et lorsque l’espace de ce clavier s’ouvre, c’est une poésie saturée d’intensité expressive qui emplit Les sons et les parfums dansent dans l’air du soir, immatériels mais pourtant incarnés, où le vaste vaisseau harmonique de La Cathédrale engloutie.
Au point que les Liszt passent malgré eux, malgré leurs parfaites réalisations, derrière ce Premier Livre qui ne cesse de me fasciner : je l’écoutais en regard du Second Livre de Pollini, leur trouvant des connivences. Alors Christian Erny, s’il vous plait, votre Deuxième Livre !
LE DISQUE DU JOUR
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent
Claude Debussy (1862-1918)
Préludes, Livre I, L. 117
Franz Liszt (1811-1886)
Années de pèlerinage, 2è année, S. 161 (extraits : Sposalizio, Il pensieroso)
Unstern! Sinistre, disastro, S. 208
En rêve (Nocturne), S. 207
Christian Erny, piano
Un album du label Solo Musica SM238
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Photo à la une : © DR
Du style
Suite des captations de Jorge Bolet par la RIAS et logiquement tout un album Liszt dont les deux Concertos.
Le grand appareil de fantaisie du Premier, joué sans afféteries, très tenu, très dit, avec toujours ce clavier Continuer la lecture de Du style
Bolet vivant
On est au début des années soixante, Jorge Bolet vient de prêter son jeu virtuose à Dirk Bogarde, interprète de Franz Liszt dans Song Without End (Le Bal des adieux), film maudit commencé par Charles Vidor Continuer la lecture de Bolet vivant