Intégralissime le piano de Fauré sous les doigts inspirés de Laurent Wagschal : la Sonate d’un jeune homme de dix-huit ans, délicieusement anecdotique, y figure, les rares Mazurka et Gavotte qui s’y enchaînent montrent déjà l’univers Fauré, clavier vif, Continuer la lecture de De l’aube au crépuscule
Archives par mot-clé : Gabriel Fauré
Meurtre
Schönberg résuma son orchestre au moment exact de sa bascule dans deux opus, les Gurrelieder et Pelleas und Mélisande. C’est cette modernité transcendante que fait d’abord entendre la direction vénéneuse de Paavo Järvi. Sachant que Schönberg a voulu coucher dans les portées une illustration fidèle du drame de Maeterlinck (en prenant soin de caractériser chacun des protagonistes du trio amoureux avec un instrument spécifique), Paavo Järvi resserre la partition.
Tempos rapides, orchestre clair jusque dans le plus sombre (Golaud), il débarrasse l’œuvre de ses parfums symbolistes pour en exposer la modernité. Les crescendos névrotiques, l’érotisme délétère, l’implosion de la scène de meurtre, un tel théâtre d’orchestre rappelle le raptus incendiaire du concert viennois de Dimitri Mitropoulos.
Pur contraste, le raffinement de la suite de Fauré, si ourlée, si tendrement respirée, rappelle les années que le chef estonien passa auprès de l’Orchestre de Paris. Il inspire aux Francfortois un éventail de couleurs subtiles qui culmine en émotion dans La mort de Mélisande.
LE DISQUE DU JOUR
Arnold Schönberg
(1874-1951)
Pelleas und Melisande,
Op. 5
Gabriel Fauré (1845-1924)
Pelléas et Mélisande,
Op. 80
Frankfurt Radio Symphony
Paavo Järvi, direction
Un album du label Alpha Classics 1058
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Photo à la une : © DR
Du côté sombre
Aline Piboule ouvre son voyage fauréen, d’une Barcarolle l’autre, d’un Nocturne l’autre, les uns les autres se mêlant dans d’éclairants allers et retours chronologiques, par la brève Improvisation en ut dièse mineur Continuer la lecture de Du côté sombre
Mirages
Quel baryton pour Fauré, les aèdes façon Camille Maurane ou Gérard Souzay (jeune, de préférence) ? Stéphane Degout a choisi l’autre camp, celui des diseurs chenus, Endrèze, Panzéra surtout avec lequel Continuer la lecture de Mirages
Solaire
Tant de pianistes, et d’abord français, auront joué Fauré sous l’abat-jour, le cantonnant au salon jusqu’aux ténèbres des ultimes opus ; pas Lucas Debargue qui inonde d’un puissant soleil tout le corpus. Veut-il y rappeler les paysages d’Ariège Continuer la lecture de Solaire