L’Andantino de la grande Sonate en la mineur alterne une marche esseulée et une vision. Garrick Ohlsson modère l’hallucination Continuer la lecture de La mineur
Archives par mot-clé : Garrick Ohlsson
Le prophète
Brahms jeune homme portait en lui une révolution que d’emblée Robert Schumann sut comprendre. Les deux grandes Sonates de piano qui sont des mondes en soi Continuer la lecture de Le prophète
L’Ancien et le Nouveau monde
On sait Sir Edward Elgar, épuisé par les drames personnels, horrifié par l’apocalypse de la Grande Guerre, devenu muet jusqu’à cet été et cet automne du Sussex où soudain il se penche sur une part délaissée par sa plume : la musique de chambre. Continuer la lecture de L’Ancien et le Nouveau monde
Symphonies de piano
Les grands moyens de Garrick Ohlsson, main gauche impétueuse, main droite ample et tonnante, iraient-ils aux ultimes opus de Brahms que les pianistes poètes jouent « sous l’abat jour » ?
Il emporte d’un geste épique l’Opus 116 Continuer la lecture de Symphonies de piano
Andalousie
Garrick Ohlsson aura pris son temps pour venir au disque confronter son grand piano aux Espagnols, mais on doit se souvenir qu’au concert, il avait commencé assez tôt. Ses récentes Goyescas, peintes à grands traits, dans la profusion de son clavier orchestre, m’avaient étonné en bien, mais l’attendais-je dans Falla qui veut idéalement un clavier plus sec, des angles plus vifs et n’a, croit-on, que faire d’un tel instrument ?
Dès les Quatre pièces espagnoles, je dois abandonner ma défiance : ce clavier plein sait les faire danser et leur donne un sacré caractère, même si les sorcelleries de timbres d’une Alicia de Larrocha n’y sont pas. Heureusement, Ohlsson nous épargne les pièces de jeunesse qui ne sont qu’anecdotes, il préfère les transcriptions des ballets que Falla brossa pour lui-même et pour Ricardo Viñes. Son Tricorne est très visuel, d’un piano vraiment orchestre et pas une trace des stylisations XVIIIe siècle qu’y dorait Larrocha n’y paraît, mais assurément la danse, le grand geste de Massine. C’est Ballets russes !
Le premier coup de génie du disque résonne dès la proclamation de la Pantomime qui ouvre El amor brujo : tout y est, la caverne, la nostalgie, les enchantements et les fureurs de Candelas, le conte et le ballet, les sanglots des cantaores, une Danse du feu qui ne pourrait être un bis, tout cela incarné dans un piano orchestre assez fabuleux, qui peut se tenir à coté de celui d’Alicia de Larrocha, c’est dire !
Autre coup de génie, une Fantasia Baetica visionnaire, roide, droite et puissante, qui a un petit côté Sacre du printemps, rituel primitif dont Ohlsson transmue là encore le piano clavier en un orchestre aux strates multiples et qui exploite les complexités harmoniques de la partition, désignant à quel degré Falla y avait atteint un point de non-retour. Plus andalou serait impossible, semble proclamer Ohlsson. Le plus étonnant est bien qu’il le fasse dans un clavier jamais guitare, où aucune facilité, aucune Espagne de pacotille ne paraît jamais. Mais, quelle Andalousie !
LE DISQUE DU JOUR
Manuel de Falla (1876-1946)
Cuatros piezas espanolas (4 Pièces espagnoles)
Tres Danzas d’ « El sombrero de tres picos »
Canto de los remeros del Volga
El amor brujo, suite pour piano
Homenaje (Hommage pour le tombeau de Clause Debussy)
Danza No. 2, extraite de « La vida breve » (arr. pour piano)
Fantasia Baetica
Garrick Ohlsson, piano
Un album du label Hypérion CDA68177
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Photo à la une : © DR