Comme les accords de la première Valse fusent ! Là où tant de pianistes se raidissent, George Li envole les traits périlleux choisis par Ravel pour ouvrir le plus insaisissable de ses cycles. Continuer la lecture de Fulgurant
Archives par mot-clé : Geza Anda
Brèves rencontres
Au disque, Géza Anda ne croisa pas Karl Böhm. Sous étiquette DG, Elsa Schiller entérina sa collaboration évidente avec Ferenc Fricsay, compatriote certes, mais d’abord parfait frère en musique ; Rafael Kubelik et Herbert von Karajan suivront Continuer la lecture de Brèves rencontres
Les La mineur
Les esprits chagrins maugréent devant le couplage classique des deux concertos romantiques en la mineur, pour moi c’est une madeleine, Geza Anda, les Berliner Philharmoniker, Rafael Kubelik furent mes premiers et dans la mémoire de bien des discophiles, les deux opus sont devenus indissociables, l’un éclairant l’autre, disposés chacun à l’alpha et à l’oméga de l’apogée du Romantisme.
Elisabeth Leonskaja ne craint pas de les réunir à nouveau, les différenciant avec art malgré l’unité de style qu’elle y met. Son Schumann ne refuse pas les élans, et dans le corps des accords, dans ce grand piano passent plus d’une fois l’ombre, et surtout la plénitude de Brahms, dont elle fut au sommet de son art une interprète majeure des Concertos. Grand jeu, grand style, sans une once d’atermoiement, mais avec un lyrisme qui s’affirme dans une cadence d’une maîtrise bluffante. Les Lucernois sont à son diapason, épiques, concentrés, mariant idéalement leurs timbres sombres à ceux si boisés d’un admirable piano hélas non documenté.
Pas un gramme de sentiment dans le Grieg, que tant auront pris en dessous de son espressivo empli de paysages, n’y entendant pas la grande ballade épique que la pianiste y magnifie dans l’ampleur de ses phrasés, le jeu altier, une sorte de sévérité sans raideur qui fait chanter l’Allegro molto de l’intérieur et donnera au Finale son ton de grand caprice un peu fantasque, sans jamais que rien n’y racole, d’autant que les timbres opulents des souffleurs et le geste sans rubato du chef le font avancer droit.
Le plus beau moment du disque ? L’Adagio du Grieg, rêve éveillé d’une limpidité hypnotique, où tout l’art de cette pianiste pour les pianistes paraît.
LE DISQUE DU JOUR
Robert Schumann
(1810-1856)
Concerto pour piano et orchestre en la mineur, Op. 54
Edvard Grieg (1843-1907)
Concerto pour piano et orchestre en la mineur, Op. 16
Elisabeth Leonskaja, piano
Luzerner Sinfonieorchester
Michael Sanderling, direction
Un album du label Warner 5954197837838
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Photo à la une : la pianiste Elisabeth Leonskaja – Photo : © Marco Borggreve
Le temps de la conquête
Au début des années 1950, Herbert von Karajan entrait dans sa fastueuse quarantaine. Les années sombres étaient derrière lui, le Symphonique de Vienne lui faisait les yeux doux et Salzbourg Continuer la lecture de Le temps de la conquête
Le mage d’Amsterdam
Premier instrument, la contrebasse. Ce n’est pas si commun. Ajoutez dans l’arbre généalogique pour seule figure tutélaire côté musique un grand père chef d’harmonie militaire. Heureusement, Eduard van Beinum avait un frère, Co, violoniste de talent Continuer la lecture de Le mage d’Amsterdam