Espagnoles les Goyescas ? Javier Perianes les entend et nous les offre autrement, chantées larges, en harmonies profondes, mais sans les grands décors un peu âpres et le taconeo Continuer la lecture de Fusain et pastel
Archives par mot-clé : Goyescas
Espagnes
Belle idée : mettre en regard en les alternant par ponts harmoniques les six portraits des Goyescas avec cinq sonates de Scarlatti et une de Soler, manière de célébrer une ligne continue du clavier ibère d’un siècle à l’autre, mais prise à rebours. Continuer la lecture de Espagnes
En lumière
Jean-Philippe Collard a bien eu raison de venir, même tard, aux Goyescas. Son piano ailé, aux timbres clairs, en saisit la lumineuse poésie avec une élégance folle Continuer la lecture de En lumière
Majos enamorados
Qui ouvre ainsi l’éventail de Los requiebros, puis le plie et le déplie dans toutes les subtilités galantes, les ponctuations, les suspensions dont Enrique Granados l’aura animé ? Sofya Melikyan, une jeune pianiste d’origine arménienne Continuer la lecture de Majos enamorados
Andalousie
Garrick Ohlsson aura pris son temps pour venir au disque confronter son grand piano aux Espagnols, mais on doit se souvenir qu’au concert, il avait commencé assez tôt. Ses récentes Goyescas, peintes à grands traits, dans la profusion de son clavier orchestre, m’avaient étonné en bien, mais l’attendais-je dans Falla qui veut idéalement un clavier plus sec, des angles plus vifs et n’a, croit-on, que faire d’un tel instrument ?
Dès les Quatre pièces espagnoles, je dois abandonner ma défiance : ce clavier plein sait les faire danser et leur donne un sacré caractère, même si les sorcelleries de timbres d’une Alicia de Larrocha n’y sont pas. Heureusement, Ohlsson nous épargne les pièces de jeunesse qui ne sont qu’anecdotes, il préfère les transcriptions des ballets que Falla brossa pour lui-même et pour Ricardo Viñes. Son Tricorne est très visuel, d’un piano vraiment orchestre et pas une trace des stylisations XVIIIe siècle qu’y dorait Larrocha n’y paraît, mais assurément la danse, le grand geste de Massine. C’est Ballets russes !
Le premier coup de génie du disque résonne dès la proclamation de la Pantomime qui ouvre El amor brujo : tout y est, la caverne, la nostalgie, les enchantements et les fureurs de Candelas, le conte et le ballet, les sanglots des cantaores, une Danse du feu qui ne pourrait être un bis, tout cela incarné dans un piano orchestre assez fabuleux, qui peut se tenir à coté de celui d’Alicia de Larrocha, c’est dire !
Autre coup de génie, une Fantasia Baetica visionnaire, roide, droite et puissante, qui a un petit côté Sacre du printemps, rituel primitif dont Ohlsson transmue là encore le piano clavier en un orchestre aux strates multiples et qui exploite les complexités harmoniques de la partition, désignant à quel degré Falla y avait atteint un point de non-retour. Plus andalou serait impossible, semble proclamer Ohlsson. Le plus étonnant est bien qu’il le fasse dans un clavier jamais guitare, où aucune facilité, aucune Espagne de pacotille ne paraît jamais. Mais, quelle Andalousie !
LE DISQUE DU JOUR
Manuel de Falla (1876-1946)
Cuatros piezas espanolas (4 Pièces espagnoles)
Tres Danzas d’ « El sombrero de tres picos »
Canto de los remeros del Volga
El amor brujo, suite pour piano
Homenaje (Hommage pour le tombeau de Clause Debussy)
Danza No. 2, extraite de « La vida breve » (arr. pour piano)
Fantasia Baetica
Garrick Ohlsson, piano
Un album du label Hypérion CDA68177
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Photo à la une : © DR